mardi 24 avril 2018

MàJ Prévention et suivi du mal-être en milieu agricole : la MSA renforce l’expertise du service Agri’écoute

2
[PREVENTION SUICIDE] Prise en charge de l’appelant, évaluation de la situation, suivi : l' pour comprendre comment fonctionne le dispositif d’Agri’écoute Plus d'infos


 ***
Prévention et suivi du mal-être en milieu agricole : la MSA renforce l’expertise du service Agri’écoute
Communiqué de presse du 20 mars 2018.

Soucieuse de toujours mieux protéger et accompagner ses adhérents en difficulté, la MSA optimise l’expertise du service Agri’écoute pour faciliter la détection précoce des cas sensibles ou à risque. En parallèle, elle lance, du 19 mars au 30 avril, une campagne de communication nationale dédiée. Principal objectif : informer l’entourage proche - personnel et professionnel - des adhérents potentiellement concernés, ses partenaires traditionnels et les relais d’opinion, de l’utilité et des nouveaux points forts d’Agri’écoute.
Créé en octobre 2014 par la MSA, dans le cadre de son plan de prévention du suicide en agriculture, ce numéro d’appel (09 69 39 29 19), accessible 24h/24 et 7j/7, permet à tout adhérent MSA de dialoguer anonymement, à tout moment, week-end et nuit compris, avec des écoutants. A ce jour, le service d’écoute téléphonique de la MSA recense le traitement de plus de 4000 appels


Agri’écoute : une expertise accrue en mars 2018


Aujourd’hui, ce service d’écoute téléphonique de la MSA, destiné à la population agricole en difficulté, bénéficie de moyens d’action amplifiés.

Le docteur Véronique Maeght-Lenormand, médecin du travail - conseiller technique national de la CCMSA, et pilote du plan national de prévention du suicide, explique les nouveaux atouts d’Agri'écoute :
 
Points phares d’Agri’écoute 2018 :
  • Un nouveau profil d’écoutants téléphoniques : avec désormais une équipe de psychologues cliniciens diplômés, spécifiquement formés à la gestion du mal-être et des situations de crise suicidaire,
  • Un mode actif d’écoute et de prise en charge privilégié. Objectifs : aider la personne en difficulté et l’amener à prendre du recul par rapport à une situation personnelle douloureuse, compliquée ou de crise,
  • Un accompagnement à distance, effectué par le même psychologue clinicien, si plusieurs temps d’échanges sont nécessaires ou souhaités par l’adhérent,
  • Un suivi personnalisé pour favoriser la meilleure orientation de l’adhérent et la mise en place de solutions concrètes adaptées à sa situation,
  • La possibilité pour l’adhérent concerné de garder l’anonymat dans le cadre de son accompagnement à distance (le recours à un simple pseudonyme suffit pour être pris en charge par Agri’écoute),
  • Mais aussi, avec l'accord de l’adhérent, la possibilité de lever son anonymat. Et ce, pour faire le lien avec la cellule MSA de prévention du suicide qui pourra prendre le relais pour l’accompagner aussi longtemps que nécessaire.

Priorité au suivi et à l’accompagnement de l’adhérent en détresse

Nouveau, les psychologues cliniciens d’Agri’écoute peuvent, en fonction des cas présentés, directement contacter les référents des 35 cellules de prévention MSA pour initier un accompagnement et un suivi des adhérents dans la durée. Chaque cellule de prévention est composée de professionnels MSA : travailleurs sociaux, médecins du travail, professionnels de la santé sécurité au travail, des services de santé ou techniques (cotisations, prestations)... L’organisation de la MSA en guichet unique facilite le travail de la cellule de prévention MSA. Il lui permet d’avoir une vision exhaustive de la situation (famille, cotisations, endettement…) de l’adhérent signalé.
 

Contact presse CCMSA

Géraldine Vieuille - Attachée de presse
vieuille.geraldine@ccmsa.msa.fr

Caroline Tonini - Attachée de presse
tonini.caroline@ccmsa.msa.fr

source : http://www.msa.fr/lfy/presse/la-msa-renforce-l-expertise-du-service-agri-ecoute 

Post ouvert le 22/03/2018

***

MàJ

sur http://agriculture.gouv.fr/mal-etre-solitude-idees-suicidaires-parlez-en

Mal-être, solitude, idées suicidaires... parlez-en !




Vous-même ou quelqu'un de votre entourage est en situation de détresse psychologique ? Vous redoutez que cette situation conduise à un acte suicidaire ? Ne restez pas seul face aux difficultés, contactez le service « Agri'écoute » au 09 69 39 29 19 (prix d'un appel local).
Ce service est joignable 24h/24 et 7j/7 au prix d’un appel local (gratuit depuis une "box"). Il permet de dialoguer anonymement et de façon confidentielle avec des professionnels.
Renforcer la prévention des suicides en lien avec le travail reste un axe important de l’action du Gouvernement qui s’est engagé, avec la Mutualité sociale agricole (MSA) pour les professions agricoles, dans un plan national d’actions afin de mieux connaître la réalité du suicide, ainsi que détecter et accompagner les personnes en difficulté.
Les mesures de prévention des suicides et des risques psychosociaux au travail déployées depuis par la MSA permettent de mieux prendre en charge les personnes qui l’ont souhaité dans le cadre de cellules pluridisciplinaires et la mise en place du service téléphonique, « Agri’écoute » permet de dialoguer anonymement et de façon confidentielle avec professionnels.
Consulter le site de la MSA pour repérer les signes de détresse qui doivent vous alerter et ne pas rester pas seul face aux difficultés.

***

Agri'Ecoute : le dispositif de la MSA se renforce
L'Action Agricole Picarde 06 avril 2018
Véronique Maeght-Lenormand, médecin du travail, conseiller technique national de la Caisse centrale de la MSA, et pilote du plan national de prévention du suicide, explique Agri’Ecoute 2018.
http://www.action-agricole-picarde.com/*

«Que ce soit chez les exploitants ou les salariés agricoles, les soucis financiers et de trésorerie sont les plus nombreux. Suivent l’isolement géographique, l’absence de vie sociale, 
les difficultés familiales.»
«Que ce soit chez les exploitants ou les salariés agricoles, les soucis financiers et de trésorerie sont les plus nombreux. Suivent l’isolement géographique, l’absence de vie sociale, les difficultés familiales.» - © CCMSA
Avant de parler des nouveautés mises en place, cette année, dans le cadre du dispositif Agri’Ecoute, pouvez-nous dire quelle est sa genèse ?
En 2011, la prévention du suicide a été déclarée «grande cause nationale». A ce titre, le ministère de l’Agriculture a confié à la Caisse centrale de la MSA la mission de mettre en œuvre un plan national d’actions contre le suicide en milieu agricole. Dans ce plan, il y avait trois axes, dont celui de la mise en place de dispositifs d’écoute pour les agriculteurs en détresse. C’est ainsi qu’est né Agri’Ecoute en octobre 2014, soit trois ans plus tard afin d’organiser le dispositif avec les associations d’écoutants, (Amitié et SOS suicide Phœnix).
Un numéro d’appel (09 69 39 29 19), accessible 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, a été ouvert pour que tout adhérent de la MSA puisse dialoguer anonymement, à tout moment, week-end et nuit compris, avec des écoutants. Il s’agissait d’une écoute empathique, sous couvert d’anonymat et de confidentialité. Les écoutants ne posaient donc aucune question. Très vite, ce service est monté en puissance, car on est passé de 794 appels en 2015 à 1 454 en 2016, puis à 1 436 en 2017 (chiffres du premier trimestre 2017 indisponibles en raison d’un problème occasionné par un changement de routeur, ndlr).
On s’est rendu compte qu’au bout d’un an, avoir juste des bilans chiffrés et la durée des appels était un peu court. Aucune action en faveur des agriculteurs en détresse n’était envisageable. Il nous fallait donc aller plus loin, d’autant que, depuis deux ans, le monde agricole connaît des crises sanitaires et climatiques. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de renforcer le dispositif en mars dernier, que nous accompagnons d’une campagne de communication nationale jusqu’au 30 avril.
Qu’est-ce qui change dans le dispositif ?
Notre volonté est de renforcer l’écoute avec un suivi plus individualisé et une mise en relation avec les cellules de prévention de la MSA. Ce ne sont plus les associations qui recevront les appels (fin de la convention avec elle en juin 2018), mais des psychologues cliniciens diplômés, spécifiquement formés à la gestion du mal-être et des situations de crise suicidaire.
Le mode d’écoute sera bien plus actif, puisque la possibilité sera offerte à l’appelant de rappeler la même personne pour un suivi individualisé, jusqu’à quatre appels par an. Les appelants conserveront leur anonymat. Une fois cela dit, si le psychologue juge que la personne a besoin d’être plus suivie par la MSA, il lui proposera de lever l’anonymat et d’alerter les référents des trente-cinq cellules de prévention de la MSA. Ce sont alors nos travailleurs sociaux, nos médecins du travail ou nos médecins conseil qui prendront le relais.
Dans le cas où l’assuré ne souhaite pas dévoiler son identité, le psychologue clinicien lui proposera alors de le mettre en contact avec un psychologue appartenant au réseau constitué sur tout le territoire, qui regroupe 220 d’entre eux. Enfin, en cas d’extrême urgence représenté par un risque suicidaire imminent, le psychologue clinicien d’Agri’Ecoute alertera le Samu ou les pompiers.
Quelle est l’enveloppe financière dédiée pour Agri’Ecoute ?
Elle est assez conséquente, mais je ne vais pas vous le dire.
Quel est le profil des appelants depuis que le dispositif existe ?
Selon les bilans tirés par les cellules de prévention de la MSA, ce sont essentiellement des hommes, plutôt des exploitants agricoles, entre 45 et 55 ans. Les filières les plus touchées concernent l’élevage bovin, mais pas seulement. Quant aux régions étant le plus à risque, quatre se détachent : les Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et Franche-Comté.
Quels sont les facteurs de stress récurrents ?
Que ce soit chez les exploitants ou les salariés agricoles, les soucis financiers et de trésorerie sont les plus nombreux. Suivent l’isolement géographique, l’absence de vie sociale, les difficultés familiales (rupture ou deuil). Sans compter l’impact des crises agricoles qui se sont succédé, qu’elles soient économiques, climatiques ou sanitaires. Force est de constater qu’il y a une vraie détresse au sein du monde agricole français, comme en témoigne d’ailleurs l’augmentation des appels reçus par Agri’Ecoute. Ce mal-être, aux accents de solitude, déprime, burn out ou idées suicidaires, est devenu une réalité sociale préoccupante. Il faut à tout prix rompre l’isolement dans lequel est le monde agricole.
Quels sont les signes avant-coureurs manifestant cet état de mal-être, qui peuvent alerter l’entourage proche de l’agriculteur ?
Le premier d’entre eux est le changement d’attitude, qui se traduit souvent par un repli sur soi, des changements d’humeur et de comportement, un isolement prononcé, des idées noires inhabituelles, une consommation excessive d’alcool, de drogues ou de médicaments, un perte de goût pour les centres d’intérêt habituels ou encore une fatigue importante, de l’insomnie répétée et une perte d’appétit.
Cela peut-être aussi des petites phrases anodines telles que «Tout ce que je fais, ça sert à rien», «Je vais pas y arriver», «Je n’en peux plus», «Je suis inutile», «Je suis une charge pour vous», «Je suis fatigué», «Ce serait beaucoup mieux pour tout le monde si je n’étais plus là», «Bientôt, je n’embêterai plus personne»… Autant de phrases, dont certaines semblent anodines, mais qui sont pourtant des signes avant-coureurs d’un mal-être profond.

Quels sont les objectifs de la campagne nationale de communication que vous avez lancée ?
Outre le fait de faire connaître le renforcement du dispositif aux assurés de la MSA, nous souhaitons aussi informer l’entourage proche des adhérents potentiellement concernés, qui est en contact direct et régulier avec eux, mais aussi leurs partenaires traditionnels. Chacun a son niveau doit se sentir impliqué et convaincre ou inciter l’exploitant ou le salarié agricole en proie à des difficultés à contacter Agri’Ecoute.

Un seul numéro à contacter, toujours le même, soit 09 69 39 29 19