jeudi 13 octobre 2016

Les Big Data intéressent les psychiatres

Les Big Data intéressent les psychiatres

La psychiatrie s’intéresse de près aux technologies Big Data et leur capacité à analyser des gros volumes de données constitués de données cliniques, de données provenant des dossiers des patients, et même de données recueillies sur internet, les blogs, et les réseaux sociaux.
Plusieurs projets Big Data sont actuellement en développement dans le domaine de la psychiatrie : la recherche de lien entre les traitements médicaux administrés aux personnes ayant eu des traumatismes crâniens et le développement de trouble psychiatriques, le risque qu’un enfant soit autiste en fonction de l’âge de ses parents, le risque de suicide des patients hospitalisés pour des troubles psychiatriques, et enfin, l’efficacité des médicaments psychotropes.
Le Big Data se positionne comme un outil performant pour accroître la compréhension du comportement humain. Sa capacité à agréger et corréler de larges volumes de données de diverses sources permet d’établir un aperçu rapide du comportement d’un patient, ce qui était auparavant compliqué et chronophage.
La combinaison des données médicales et des données personnelles (mails, réseaux sociaux,…) permet de diagnostiquer des pathologies comportementales volontairement cachées par les patients et difficiles à détecter par des méthodes traditionnelles. Ces diagnostics pourront contribuer à la reconnaissance de nouveaux biomarqueurs accompagnant les maladies psychiatriques.
Le Big Data va se révéler très utile dans la prévention des suicides grâce à l’analyse des données des réseaux sociaux. Pour cela, les algorithmes auront besoin des historiques médicaux complets de millions d’individus et d’un accès à leurs profils virtuels personnels.
L’extrême hétérogénéité des cas de suicide rend leur prévision très difficile. Les technologies Big Data peuvent combiner des millions d’échantillons de données pour établir les profils des personnes à tendance suicidaire.
Le Big Data a un rôle très important dans la psychiatrie, c’est pourquoi les notions de gouvernance des données, d’éthique et de sécurité doivent être abordées dès aujourd’hui dans le secteur.
Cette nouvelle technologie apportera beaucoup sur le traitement des patients et la compréhension de leurs troubles. Il est important que les professionnels du secteur reconnaissent le potentiel des technologies Big Data, tout en restant attentifs à préserver leur comportement éthique ainsi que la relation médecin-patient basée sur la confiance.
 [Article identifié sur Psychiatry Advisor, le 2/10/16]