lundi 18 avril 2016

2 ETUDES recherche dans le cadre de memoires à travers un Centre anti poison et d' un centre 15

Intoxications chez les personnes âgées de 75 ans et plus à partir des données du CAPTV de Bordeaux de janvier 2010 à décembre 2014
Paul-Emmanuel Sciaux 1
1 UB - Université de Bordeaux
Mémoire Médecine humaine et pathologie. 2016
Résumé : Le vieillissement est un phénomène planétaire. La population des soixante ans ou plus est celle qui augmente le plus vite. Ainsi entre 2000 et 2050, la proportion de la population mondiale de plus de 60 ans doublera pour passer d’environ 11% à 22%. Parallèlement à l’avancée en âge, le nombre de pathologies chroniques augmente. La poly-pathologie étant l’une des caractéristiques du sujet âgé qui présente en moyenne quatre à six maladies. Les intoxications chez les personnes âgées sont fréquentes et d’une gravité parfois forte. Il est important de rappeler l’importance des modifications physiques, psychiques et sociales dans la genèse de celles-ci. Le but de cette étude est l’analyse des principales causes d’intoxication chez les personnes âgées, le lieu et le mode d’intoxication, l’intentionnalité ainsi que l’évolution de celles-ci. L’étude entreprise est une étude descriptive rétrospective populationnelle à partir des données du centre antipoison et de toxicovigilance d’Aquitaine – Poitou - Charentes, portant sur 2 792 patients de 75 ans ou plus, tout sexe confondu ayant été à l’origine d’un appel pour intoxication du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2014. Les femmes âgées semblent s’intoxiquer plus que les hommes de la même classe d’âge (p<0.001). Le lieu d’exposition principale était le domicile avec 68,3% des cas et de circonstance accidentelle dans 78.6% des cas, toutes gravités confondues. Les intoxications volontaires, bien que plus rares, semblaient d’évolution plus grave avec 19.7 % de gravité forte contre 3.7 % dans les intoxications accidentelles. Toutes circonstances et gravités confondues, la classe d’agent médicament était la plus représentée dans notre étude avec une proportion de dossiers de 61%, dont 26.13% de psychotrope et 21.93% de médicaments à visée cardiovasculaire. Sur 199 patients intoxiqués gravement, 85 sont décédés dont 27 cas avant le premier appel au CAPTV et 114 patients (57.28%) ont survécu à leur intoxication grave. Bien que l’évolution des intoxications à court terme semble le plus souvent favorable, la morbidité et la mortalité suite à une intoxication grave sont importantes et plus fréquentes que dans la population générale ; des mesures de prévention pourraient être proposées.
http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01290876

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Proposition d'un outil d'aide a la régulation pour les Intoxications Médicamenteuses Volontaires (IMV) : analyse de la régulation au Centre 15 de Pau
Aur elie Sabattie
1 UB - Université de Bordeaux
Mémoire Médecine humaine et pathologie. 2016

Introduction : Les intoxications médicamenteuses volontaires sont caractérisées par leur gravité potentielle, que les médecins régulateurs doivent connaître et ne pas négliger. La plupart des scores de gravité existants généralistes ou spécifiques se révèlent inadaptés pour prédire l’évolution clinique d’un patient. C’est pourquoi une grille d’aide à l’orientation et à la prise en charge pré hospitalière a été conçue, basée sur les
recommandations de la littérature, prenant en compte les critères de gravité clinique, épidémiologique et toxicologique. L’objectif de cette étude était de comparer la régulation des patients avant et après soumission de ce guide aux médecins régulateurs.
Méthode : Cette étude observationnelle a été menée au Centre Hospitalier de Pau. Tous les patients victimes d’intoxication médicamenteuse volontaire appelant le centre 15 ont été inclus au cours de deux phases de six semaines. La première phase rétrospective (01/03/2014 au 11/04/2014) a inclus 47 patients, la régulation ayant été analysée avant de soumettre la grille.
La deuxième phase, prospective (08/03/2015 au 18/04/2015), a inclus 60 patients et la régulation a été
analysée après avoir fourni la grille d’aide à l’orientation.
Résultats : Dans 60% des cas , le choix du régulateur a été conforme à la grille en phase 2, contre 42% des cas en phase 1, cette différence était non significative (p = 0. 07).
Lorsqu’il existait un désaccord avec les propositions de la grille, le médecin régulateur optait fréquemment pour un choix inférieur en termes de médicalisation, mais en dirigeant principalement les patients vers les structures d’urgence.
Conclusion : A l’issue de ce travail, l’analyse des pratiques professionnelles a montré que cette grille d’aide n’améliorait pas significativement la régulation des intoxications médicamenteuses volontaires. Cependant, à la lumière de cette étude préliminaire, un algorithme plus concis et plus clair a été proposé, pouvant servir de base à une analyse prospective et multicentrique.
http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01290876