mardi 8 janvier 2013

ACTU AUTRES PAYS ISRAEL la question du suicide dans l'armée

DEFENSE  Numéro 1177 - 31.12.2012 sur http://www.israel-infos.net/Israel--Defense--la-question-du-suicide-dans-l-armee-sort-du-silence-9620.html

Israël - Défense : la question du suicide dans l'armée sort du silence
par Mylène Sebbah
Selon les statistiques officielles publiées par les Forces de défense israéliennes, 237 soldats ont attenté à leurs jours au cours de ces dix dernières années.

Cela équivaut à une moyenne de 24 tentatives de suicide - à mettre en parallèle avec la moyenne de 40 suicides par an au cours de la décennie précédente, entre 1990 et 2000.

Cette baisse relative pour la décennie 2001-2011 peut être attribuée à plusieurs actions menées par l'armée israélienne : nomination d'officiers de santé mentale, et de psychiatres affectés à chaque division.
De manière préventive, l'armée exerce un contrôle accru sur la distribution des armes à feu aux jeunes soldats. A cela, il faut ajouter une plus grande sensibilisation des commandants d'unités à ce phénomène.

En 2003, le journal Maariv publiait un article affirmant que les suicides étaient devenus la première cause de décès chez les militaires, après un rapport établi par le ministère de la Défense: 43 soldats s'étaient donnés la mort volontairement cette année-là, plus que le nombre de soldats tués au combat. Or selon les données publiées aujourd'hui par l'armée israélienne, 37 soldats se sont suicidés en 2003.

La différence entre ces deux chiffres (43 ou 37 ?) s'explique apparemment par la manière dont la mort est décrite.
Les familles elles-mêmes exercent des pressions pour éviter que la mort de leur proche ne soit pas classée comme un suicide ; en conséquence, une dénomination plus subtile est parfois utilisée comme "suspicion de suicide". L'armée évite donc de publier des données exactes, y compris les circonstances de la mort de chaque soldat.

Pour le Professeur Avi Bleich, ex-chef de la division de la santé mentale de l'armée dans les années 1990, et actuellement à la tête de l'hôpital Lev Hasharon, "le taux de suicides dans l'armée israélienne n'est pas plus élevé que celui des autres forces armées occidentales.
C'est un phénomène qui n'obéit pas à des règles particulières, il se produit plutôt par vagues. Certes, l'environnement dangereux - le niveau de pression et une exposition plus grande aux armes à feu - est un facteur critique".

En revanche, un ancien enquêteur de la police militaire estime que presque tous les décès non liés au combat à l'armée sont des suicides et que, dans la plupart des cas, "c'était même prévisible".
D'après les témoignages qu'il a recueillis, les problèmes qui ont conduit à l'acte, auraient pu, la plupart du temps, être traitée en amont.

Un de ses homologues, qui a exercé les mêmes fonctions, affirme que la baisse des statistiques sur le suicide à partir de 2006 est due à un changement dans le nombre de soldats autorisés à porter des armes pendant leur période de formation, et à la mise en place d'une ligne téléphonique d'écoute ouverte qui offre une assistance "anonyme" aux soldats en situation de crise.

Un "suicide" à l'armée ne correspond pas au même type de profil que la plupart des suicides.

Dans la population civiles, la plupart des passages à l'acte concernent des personnes souffrant de dépression clinique, alors que la plupart des soldats qui se suicident, sont physiquement et mentalement en bonne santé, mais souffrent à un moment donné d'une crise aiguë dans leur vie, selon ce psychiatre.

"Enlevez les armes à feu personnelles, conseille-t-il, et il y aura certainement moins de suicides."