vendredi 10 août 2012

POINT DE VUE ET DEBAT SUR l' ACTU

L’allocataire immolé et la ministre de la Santé - sur sur le blog de Jean-Yves Nau, titulaire de la chaire journalisme et santé publique - 8/08/2012 LIEN 

EXTRAITS
" Dans la matin, l’information fut d’abord diffusée sur le site Parisien.fr. Puis, peu avant 13 heures elle fut confirmée par l’Agence France Presse.
 « Un homme de 51 ans a tenté de s’immoler par le feu mercredi matin dans les locaux de la Caisse d’allocations familiales à Mantes-la-Jolie (Yvelines),...."
"Peu avant 15 heures le service de presse du cabinet de Marisol Touraine, ministre de la Santé, diffusait le communiqué suivant :
« Paris, le 8 août 2012 - Communiqué de presse "

"A 15h 22 l’AFP diffusait à nouveau sa dépêche en la complétant par les extraits de ce communiqué concernant la réaction de la ministre de la Santé."

"L’homme, l’allocataire, la victime
Les communiqués ministériels ne donnent généralement pas lieu à commentaire. Il en va peut-être différemment de celui-ci, émergeant à l’exact croisement du médiatique et du politique. On peut faire court. Côté médiatique il y a ce geste spectaculaire et proprement insupportable qu’est l’immolation. Et qui plus est dans la France de cet été 2012 : l’immolation dans les locaux d’une Caisse d’allocations familiales, à Mantes-la-Jolie. La tentative de suicide par le feu d’un allocataire âgé de 51 ans.
Un allocataire venu s’informer sur ses droits. Un allocataire, dont l’allocation était suspendue pour des raisons administratives depuis le mois de mai. Un allocataire qui s’est entretenu avec l’agent de l’antenne. Un allocataire qui est aujourd’hui dans le service des grands brûlés de l’hôpital Saint-Louis (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris). Une victime dont la ministre de la Santé suivra désormais l’évolution de l’état de santé avec la plus grande attention.
Ne pas commenter, s’interroger
Commenter ? Sans doute pas cette tragédie individuelle. Certainement pas l’attitude de l’administration, dont la ministre elle-même reconnaît qu’elle se doit d’assurer l’accueil d’allocataires en grande difficulté et qu’il s’agit là d’une mission essentielle de service public.
S’interroger en revanche sur les raisons qui peuvent pousser les « conseillers en communication » d’un ministre de la Santé à occuper de la sorte, en extrême urgence, le terrain et le paysage médiatique. La hantise de voir l’affaire prendre de l’importance dans un Paris au mois d’août ? Montrer (aux médias) une compassion dont rien ne permet de douter qu’elle soit profondément sincère mais dont rien n’interdit de penser qu’elle peut aussi avoir une fonction préventive ?
Saura-t-on jamais ce qui se trame, entre 13 et 15 heures dans le cabinet d’un ministre, un mercredi du mois d’août ?
Endiguer les suicides banalisés
Le même après-midi, cette autre dépêche, étiquetée « santé », de l’AFP. Egalement poignante elle concerne Michèle Delaunnay, ministre déléguée chargée des personnes âgées. Il y est aussi question de suicide. Des suicides qui, eux, sont banalisés et que le gouvernement aimerait autant que faire se pourrait, endiguer.
« Les suicides de personnes âgées, que le gouvernement espère endiguer, sont trop souvent « banalisés », alors qu’ils constituent un problème de santé publique et pourraient dans de nombreux cas être évités grâce à la prévention, estiment des professionnels."

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