lundi 3 juillet 2017

ETUDE RECHERCHE Suicide, la religion est-elle toujours un facteur protecteur ?

Suicide, la religion est-elle toujours un facteur protecteur ?
Roxane Curtet - 02.07.2017 legeneraliste.fr*

Pratiquer une religion a été associé à des taux de suicides plus faibles dans différentes parties du monde comme aux États-Unis ou en Russie. Pourtant, appartenir à une religion ne réduirait pas le risque de suicide dans certaines régions d’Europe et d’Asie, selon des travaux de l’université d’État du Michigan et parus dans the Journal of Health and Social Behavior.
Alors que le lien entre religion et suicide est contesté entre chercheurs, ces travaux sont parmi les premiers à analyser cette association en dehors des pays occidentaux industrialisés. L’étude, financée par the National Institutes of Health, analyse les données relatives au suicide et à la pratique religieuse entre 1981 et 2007 dans 42 pays, regroupant des personnes pratiquant sept religions distinctes. La pratique de la religion est mesurée en fonction du pourcentage de personnes assistant aux offices religieux au moins une fois par mois.
Un facteur protecteur en Amérique latine, mais pas en Europe de l'ouest
D’après les résultats, la religion est liée à des taux de suicide plus élevés dans certains pays du sud de l’Europe comme la Croatie, la Grèce, l’Italie, le Portugal, la Slovénie ou l’Espagne. C’est également le cas dans des territoires d’Europe de l’Ouest (Autriche, France, Belgique, Allemagne ou Pays-Bas) et en Asie de l’Est (Chine, Corée, Japon ou Taïwan).
En revanche, la pratique religieuse serait un facteur protecteur dans d’autres régions notamment dans les pays anglophones ainsi qu’en Amérique latine ou à l’est et au nord de l’Europe.
Dans l'Europe occidentale et méridionale a forte dominance catholique, les habitants semblent accorder moins d’importance à la religion et ont moins confiance dans les institutions religieuses. En Asie de l’Est, les croyances traditionnelles telles que le bouddhisme et le confucianisme se concentrent sur la spiritualité individuelle plutôt que sur la spiritualité collective qui implique davantage de soutien social.
« La sécularisation et la recherche individuelle de la spiritualité sont deux facteurs importants qui affaiblissent l'importance des communautés religieuses locales, ce qui réduit le caractère protecteur de la pratique religieuse contre le suicide », explique le sociologue Ning Hsieh et principal auteur de l’étude. D'autres pays occidentaux en dehors de l'Europe comme les États-Unis ont également connu la sécularisation, bien que plus lentement que l'Europe occidentale et méridionale. Cependant, et en particulier aux États-Unis, la population reste plus religieuse que la plupart des sociétés occidentales. Ceci serait en partie dû à l’immigration et aux systèmes politiques et éducatifs en vigueur qui incluent les opinions religieuses.
Source : Legeneraliste.fr
 
 
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Références étude mentionnée :
Ning Hsieh 1. A Global Perspective on Religious Participation and Suicide. Journal of Health and Social Behavior, 2017;
1Michigan State University, East Lansing, MI, USA

Corresponding Author: Ning Hsieh, Department of Sociology, Michigan State University, 509 E. Circle Drive, 317 Berkey Hall, East Lansing, MI 48824-1111, USA. E-mail:
http://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0022146517715896