jeudi 6 avril 2017

Note de synthèse du rapport de la mission d'information sur la situation de la psychiatrie des mineurs en France


Note de synthèse du rapport parlementaire publié ce mercredi sur la mission d'information sur la situation de la psychiatrie des mineurs en France débutée en novembre 2016,
synthese http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/redaction_multimedia/2017/2017-Documents_pdf/20170405_Synthese_MCI_Psy.pdf
la mission : http://www.senat.fr/commission/missions/psychiatrie_des_mineurs/index.html

Article sur le sujet
Psychiatrie des mineurs, des propositions pour une meilleure prise en charge
Rozenn Morgat, le 05/04/2017 www.la-croix.com*


Un rapport parlementaire publié mercredi 5 avril alerte sur le repérage et la prise en charge des troubles psychiatriques chez les mineurs, certaines pathologies apparaissant dès l’adolescence.

« Il faut en moyenne dix ans pour qu’un patient souffrant de troubles psychiatriques soit diagnostiqué, ce qui est considérable », explique le sénateur du Vaucluse Alain Milon (LR). Cet élu a présidé la mission d’information sur la situation de la psychiatrie des mineurs en France, qui a rendu public mercredi son rapport parlementaire. Celui-ci alerte sur la nécessité de repérer et prévenir ces pathologies le plus tôt possible.
Identifier et prévenir les troubles en amont

D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 50 % des pathologies psychiatriques de l’adulte apparaissent avant l’âge de 16 ans et la moitié des troubles psychiatriques à fort potentiel évolutif (schizophrénie, troubles bipolaires, dépressions récidivantes) commencent avant l’âge de 15 ans. D’où l’importance d’un repérage précoce.

Le rapport s’articule en 52 propositions et autour de trois objectifs : mobiliser l’ensemble des acteurs pour prévenir et repérer les troubles, assurer la continuité des soins lors de la prise en charge et renforcer la reconnaissance de la psychiatrie des mineurs comme une discipline à part entière.
Stabiliser le patient le plus tôt possible

Si la fréquence de ces troubles chez les jeunes ne semble pas augmenter, un repérage « le plus en amont possible » est essentiel puisque certains troubles, s’ils sont pris suffisamment tôt, peuvent sinon disparaître, du moins s’atténuer. Bien que la schizophrénie, par exemple, ne puisse pas aujourd’hui être guérie, Alain Milon voit ainsi dans le diagnostic précoce un moyen de « stabiliser le patient ».

Pour ce faire, le rapport préconise la diffusion des « outils de repérage » professionnels auprès des psychologues, des infirmiers scolaires et des services de protection maternelle et infantile. Il recommande également de faire passer à chaque étudiant une visite médicale dès son entrée dans l’enseignement supérieur, pour faire un bilan psychique et physique de son état de santé et pouvoir l’informer de l’accompagnement dont il peut bénéficier.
Une prise en charge spécifique

Le repérage doit aussi être accompagné d’une prise en charge spécifique, car, explique la mission, « le mineur n’est pas un adulte miniature ». Le rapport recommande donc de « poursuivre le mouvement de réouverture de lits hospitaliers en psychiatrie infanto-juvénile » et d’« accroître les capacités d’ouverture des centres médico-psychologiques ».

Selon un précédent rapport publié en novembre 2016 par Marie-Rose Moro et Jean-Louis Brison, près d’un million de jeunes font appel à la pédopsychiatrie chaque année, tant à l’hôpital public que dans des structures associatives privées.
Rendre la psychiatrie des mineurs plus efficace

La psychiatrie des mineurs doit globalement faire l’objet d’un « pilotage plus lisible ». Cette discipline intervient dans des structures multiples, aussi bien sanitaires que médico-sociales et sociales. Pour assurer une meilleure prise en charge, il faut renforcer les moyens consacrés à la recherche en psychiatrie, mais aussi l’existence de filières spécialisées à la faculté.

« À ce jour, seule une faculté de médecine sur deux en France possède une filière dans la pédopsychiatrie », souligne Alain Milon, qui souhaite qu’un diplôme d’infirmier psychiatrique de niveau master soit réintroduit dans les universités de médecine.
http://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sante/Psychiatrie-mineurs-propositions-pour-meilleure-prise-charge-2017-04-05-1200837427