mardi 31 mai 2016

ETUDE RECHERCHE ANGLETERRE Enquete nationale sur le suicide des enfants et des jeunes en Angleterre

Un rapport d'enquête publié le 25 mai  "Suicide by children and young people in England".
National Confidential Inquiry into Suicide and Homicide by People with Mental Illness (NCISH). Manchester: University of Manchester, 2016.

L’étude a procédé à un examen des suicides des personnes de moins de 20 ans de Janvier 2014 et Avril 2015 en Angleterre. Ceci est la première phase d'une recherche à l’échelle du Royaume-Uni sur les suicides par les personnes âgées de moins de 25 ans. L’étude a recueilli des données à partir d'une gamme d'enquêtes menées par des organismes officiels en Angleterre, y compris les coroners, les autorités locales et les services de santé et a identifié des antécédents pertinents avant le suicide (par exemple, abus, intimidation, perte, pressions scolaires, auto-mutilation, et santé physique) .

145 suicides chez les personnes de moins de 20 ans ont été identifiés au cours de la période d'étude, l'étude a pu obtenir des données de rapport sur les antécédents pour 130 cas  (90%). Le nombre de suicides a fortement augmenté à la fin de l'adolescence avec 79 décès par suicide pour les 18-19 ans contre 66 chez les personnes de moins de 18 ans. 102 (70%) étaient des hommes. Divers antécédents ont été signalés chez les individus pour lesquels l'étude avaient des données de rapport, y compris les pressions scolaires (en particulier lié à des examens) (35 [27%] individus), l'intimidation (28 [22%]), le deuil (36 [28%]), le suicide dans la famille ou les amis (17 [13%]), des conditions de santé physique (47 [36%]), les problèmes familiaux (44 [34%]), l'isolement social ou le retrait (33 [25%]), la maltraitance ou de négligence (20 [15%]), consommation excessive d'alcool (34 [26%]), et la consommation de drogues illicites (38 [29%]). l'utilisation d'Internet lié au suicide a été enregistré dans 30 (23%) des cas. Dans la semaine avant la mort 13 (10%) personnes s’étaient auto-mutilées et 35 (27%) ont exprimé des idées suicidaires. 56 (43%) des personnes ont eu aucun contact connu avec les services de santé et sociaux de soins ou les organismes de justice.

Les résultats de l'étude suggèrent que de nombreuses expériences et contraintes sont susceptibles d'avoir contribué au risque de suicide chez les enfants et les jeunes. D'après les auteurs beaucoup de jeunes qui meurent par suicide n'avaient pas exprimé d' idées suicidaires antérieures , mais leur absence ne peuvent pas être pris pour montrer l'absence de risque. L'Amélioration des services de prise en charge de l'automutilation et l’accès au CAMHS est crucial, mais les antécédents identifiés dans cette étude montrent que les écoles, les soins primaires, des services sociaux et de justice pour la jeunesse ont également un rôle important à jouer.


 Rapport complet
infographie
Video du Pr Louis Appleby What do our findings mean for prevention?
Communiqué de presse
le blog


Source info http://www.bbmh.manchester.ac.uk/cmhs/research/centreforsuicideprevention/nci/
et http://www.thelancet.com/journals/lanpsy/article/PIIS2215-0366%2816%2930094-3/fulltext

L'etude sur The Lancet Psychiatry ‘An investigation into suicide in children and young people in England: a consecutive case series’ has been published in The Lancet Psychiatry click here.
The Lancet Psychiatry Available online 25 May 2016 In Press, Corrected Proof
Cathryn Rodway, MAa, , , Su-Gwan Tham, BSc a, Saied Ibrahim, PhD a, Pauline Turnbull, PhD a, Kirsten Windfuhr, PhD a, Prof Jenny Shaw, FRCPsych a, Prof Nav Kapur, FRCPsych a, Prof Louis Appleby, FRCPsych a
a National Confidential Inquiry into Suicide and Homicide by People with Mental Illness, Centre for Mental Health and Safety, Jean McFarlane Building, University of Manchester, Manchester, UK
Correspondence to: Cathryn Rodway, Centre for Mental Health and Safety, Jean McFarlane Building, University of Manchester, Manchester, M13 9PL, UK

Appel à projets Outre-mer n°5 - Essaimage DOM - GUYANE Cloture le 8 juillet

Appel à projets Outre-mer n°5 - Essaimage DOM - GUYANE
Source experimentation.jeunes.gouv.fr*La Ministre des Outre-mer et le Ministre de la ville, de la jeunesse et des sports ont présenté le 3 septembre 2015 le plan Jeunesse outre-mer en faveur des jeunes ultramarins qui réaffirme les deux priorités majeures que sont l’emploi et la formation des jeunes.
 Lancement  Clôture  Publication des résultats
 30 mai 2016  8 juillet 2016  3 octobre 2016
 
Le plan Jeunesse outre-mer s’articule autour de cinq grandes priorités :
- la réussite éducative ;
- la transition entre la formation et l’emploi ;
- l’autonomie et la prise d’initiative des jeunes ;
- l’insertion professionnelle et sociale ;
- la lutte contre la délinquance et la promotion du "vivre ensemble".

L’appel à projets « outre-mer » du fonds d’expérimentation jeunesse (FEJ) s’inscrit dans ce cadre et vise, en réponse aux besoins précis et différenciés des territoires et des jeunes, à mettre à profit les enseignements des expérimentations passées pour initier de nouveaux projets.

Quatre thèmes d’intervention prioritaires ont été choisis par la Guyane : le logement, la santé, l’aide sociale à l’enfance et la Protection judiciaire de la Jeunesse (PJJ), la mobilité et l’accès au permis de conduire. Les objectifs des nouvelles expérimentations sont :

Sur le logement :
- Proposer de nouvelles perspectives de logement aux jeunes en s’appuyant sur les infrastructures existantes de logement et en offrant aux familles un environnement sécurisant, adapté à leurs besoins ;
- Articuler l’ensemble des dispositifs auxquels les jeunes échappent, ou qui interviennent de façon discontinue ou se révélant sans effet. Créer une structure ad hoc pour solutionner le problème d’hébergement des jeunes.

Sur la santé :
- Repérer les jeunes en souffrance psychologique en vue d’améliorer leur bien être ; les orienter vers les professionnels de la santé et agir à travers des actions de revalorisation de l’estime de soi et de développement des pratiques culturelles ou sportives ;
- Développer des outils de prévention dans les domaines suivants : suicide, alcoolisme, substances psycho actives ;
- Repérer les territoires de l’intervention : communes isolées, quartiers sensibles.


Sur l’aide sociale à l’enfance et PJ :
- Mettre en place une action de prévention sur le phénomène des mules en direction des 14-18 ans scolarisés en Guyane. ;
- Proposer une information détaillée et sensibiliser sur les pratiques des trafiquants et le recrutement de mineurs (modalités opératoires, montants réellement perçus par les « mules » en comparaison des sommes perçues par les trafiquants, abandon en cas d’arrestation...) ;
- Sensibiliser et échanger sur les risques encourus : sanitaire, judiciaire, financier pour les parents, social. (conception des informations, échanges, techniques d’appropriation, etc…).

Sur la mobilité :
- Mobilité et permis de conduire : mettre en place une auto-école sociale sur le territoire ;
- Favoriser l’insertion professionnelle durable par l’obtention du permis de conduire, relier l’apprentissage du code de la route à l’apprentissage des codes sociaux et des savoirs de base, expérimenter la mise en place d’une auto-école sociale ;
- Proposer un accompagnement innovant jusqu’à l’obtention du code de la route et du permis B à des demandeurs d’emploi dont l’absence de mobilité constitue un frein à l’accès à l’emploi durable.

Calendrier :
  1. Lancement de l’appel à projets : mai 2016
  2. Date limite de dépôt des projets : 8 juillet 2016
  3. Sélection des projets : septembre 2016
  4. Publication des résultats : début octobre 2016
  5. Lancement de l’appel d’offre d’évaluation : mi – octobre 2016

Les dossiers sont à déposer sur le site du FEJ.

* http://www.experimentation.jeunes.gouv.fr/1546-appel-a-projets-outre-mer-no5-essaimage-dom-guyane.html

MANIFESTATION Sables d'Olonne (85) le 30/06/2016

Soirée conférence "Dépression et risque suicidaire chez les aînés"
Jeudi 30 juin 2016
Auditorium St Michel, 4 Avenue d'Anjou, 85 100 Les Sables-d'Olonne.
19h30-21h30
Organisateurs : Gérontopôle des Pays de la Loire, avec le soutien du CCAS des Sables d’Olonne et l’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire,

Suite aux « Assises de la Santé » qui ont eu lieu aux Sables d’Olonne le 19 septembre 2015, le Gérontopôle poursuit son action sur ce territoire.

Ainsi, avec le soutien du CCAS des Sables d’Olonne et l’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire, le Gérontopôle Autonomie Longévité organise une soirée conférence-débat à destination des professionnels de santé et du domicile sur le thème : « Dépression et risque suicidaire chez les aînés ». Cette soirée se met en place dans le cadre du programme MobiQual Dépression, déployé par le Gérontopôle depuis novembre 2014. Elle sera animée par le Docteur Gael Durel.

La conférence aura lieu aux Sables d’Olonne, le jeudi 30 juin 2016, de 19h30 à 21h30 à l’Auditorium St Michel, 4 Avenue d'Anjou, 85 100 Les Sables-d'Olonne.

Objectifs

Programme prévisionnel

Mot d’accueil d’un élu des Sables d’Olonne et du Gérontopôle Autonomie Longévité

Diffusion du film « Emmurés du silence » présent dans la mallette MobiQual Dépression (version courte 15 minutes)

Animation de la conférence-débat autour des points suivants :

Repérage de la dépression, signes d’alerte
Facteurs de risque et ses liens avec le vieillissement
Prise en soins : traitements médicamenteux et non médicamenteux
Caractéristiques du risque suicidaire chez la personne âgée
Le vécu et la place des proches


Temps d’échanges

pour en savoir plus http://www.gerontopole-paysdelaloire.fr/agenda/soiree-conference-depression-et-risque-suicidaire-chez-les-aines

MANIFESTATION Saint- Etienne (42) Risques suicidaires chez la personne âgée le 02/06/2016

Risques suicidaires chez la personne âgée
le 02/06/2016 de 14h30 à 17h00
Hôtel de Ville salle Aristide Briand
place de l'Hôtel-de-Ville
Saint-Étienne

Organisateur
Association Loire Prévention Suicide
04.77.21.05.05

Tarifs  Gratuit

QUESTIONNAIRE d'infosuicide demande de précision de votre localisation géographique

Afin de mieux vous connaitre et améliorer le site et le blog infosuicide.org nous avons mis en place un questionnaire depuis le 6 nov 2015, 

Pour ceux qui ont déjà eu la gentillesse de répondre nous souhaiterions avoir une précision sur votre localisation géographique, vous pouvez le faire par ce petit questionnaire https://docs.google.com/forms/d/1kvNo_2FKWNTLt6IDgvOkJz6nDp3Sz7R2c6N2KTzjxKs/viewform?usp=send_form

par ailleurs veuillez trouver ici les
Premiers résultats du questionnaire d’utilisation du site et blog infosuicide.org au 23/11/2015

Pour ceux qui souhaitent répondre pour la première fois au questionnaire la demande de précision y a été rajoutée.



autre acces https://docs.google.com/forms/d/1HWiSla0N_ZlVE7BNhZE5U7rDHGAqt7ARTETPVYBYU8k/viewform?usp=send_form
 

MANIFESTATION PROJECTION DEBAT A LA CITE DES SCIENCES SAMEDI 4 JUIN 2016 (75)



PROJECTION DEBAT A LA CITE DES SCIENCES SAMEDI 4 JUIN 2016
Le Centre Popincourt organise
une projection-débat

 à la Cité des sciences et de l'industrie
en partenariat avec la Cité de la santé

en écho à l'exposition "Mental Désordre, changez de regard sur les troubles psychiques" qui s'y déroule jusqu'au 06 novembre 2016.
Le film: "The voices" de Marjane Satrapi 

SAMEDI 04 JUIN 2016 à 15h

Cité de la santé, Amphi Painlevé niveau -1

Cité des sciences et de l'industrie - 30, avenue Corentin-Cariou - 75019 Paris  
Le propos: Ce film, véritable mélange de genres (horreur, comédie, fantastique), nous présente le parcours de Jerry, un célibataire schizophrène apparemment sans histoire travaillant dans une usine de baignoire et menant une vie plutôt ordinaire, du moins tant qu'il n'oublie pas de prendre ses médicaments. Sur plusieurs niveaux de lecture, ce film interroge la relation de chacun à la réalité, aux autres, à soi, et porte donc en filigrane la question du vécu d'isolement. Parce qu'il est essentiellement humain, c'est en suivant Jerry que nous mélangerons les genres...
Cette projection sera suivie d'un débat avec Vincent Lapierre, psychologue clinicien au Centre thérapeutique Popincourt.

AFFICHE

FORMULAIRE INSCRIPTION

organisé par le  CENTRE POPINCOURT
CENTRE THERAPEUTIQUE SPECIALISE
Lutte contre l’isolement et prévention du suicide
6 Rue de Buzenval 75020 Paris
Tél : 01 42 78 19 87
centrepopincourt@orange.fr
http://centrepopincourt.fr
Autre site du Centre
http://infosuicide.eu/
et son blog pour les actualités en prévention du suicide
http://blogdinfosuicide.blogspot.fr/

Membre de la FEALIPS
Fédération Européenne des Associations luttant contre l’Isolement et pour la Prévention du Suicide

OUTIL : UNE EXPOSITION ITINÉRANTE : LE TRAVAIL À L’ACTE Suicide au travail :

OUTIL  UNE EXPOSITION ITINÉRANTE :
LE TRAVAIL À L’ACTE Suicide au travail : « Il est difficile d’en parler, douloureux de se taire ».

Sur la base de l’exposition « Le suicide en face » organisée par Universcience, ENTR’ACTES propose une exposition itinérante en direction du grand public
Télécharger la présentation 

Contact : Entr'actes
5bis Boulevard Valmy 92700 Colombes
Tel: 01 47 85 65 48
Fax: 01 41 19 62 67
Mail: entractes4@orange.fr

lundi 30 mai 2016

ACTU DE LA RECHERCHE Coopération France Québec pour la prévention du suicide

Coopération France Québec pour la prévention du suicide

source consulfrance-quebec.org * du 27/05/2016

Cette coopération s’inscrit dans les orientations et priorités ministérielles au Québec et en France en matière de prévention du suicide. Il s’agit d’un projet novateur qui est soutenu par la Commission permanente de coopération franco-québécoise (CPCFQ) dans le cadre de l’appel à projet 2015-2017.

Pour la France et le Québec, l’objectif principal du projet est la mise en place d’une stratégie multimodale commune de prévention du suicide, devant permettre une diminution des suicides et des tentatives de suicide par le recours à des stratégies démontrées efficaces par la littérature.



A cette fin, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec et le ministère des Affaires sociales et de la Santé (MASS) de la France travaillent conjointement avec des experts, des chercheurs et des représentants d’associations œuvrant en prévention du suicide. La dernière rencontre organisée à Québec en mars 2016 a permis de finaliser le choix des stratégies et les méthodes retenues pour atteindre les objectifs, avec la perspective de déposer d’ici fin 2016 un programme multimodal de prévention du suicide.

Une fois validé par les deux pays ce programme sera mis en application de manière simultanée dans deux villes, l’une en France et l’autre au Québec. L’efficacité de ces interventions sera évaluée dans chacune de ces villes.

Trois niveaux de stratégies ont été retenus : la stratégie universelle qui vise à informer et sensibiliser toute la population (des 2 sites retenus), la stratégie sélective destinée aux populations vulnérables et la stratégie ciblée pour les personnes ayant fait une tentative de suicide ou à haut risque suicidaire. A ces 3 niveaux de stratégies ont été intégrées les variables dépression et isolement.

Le projet, baptisé « CQFD : Coopération Québec France contre la Dépression » permettra de mettre en place des actions visant à améliorer les soins de santé et les services sociaux offerts aux personnes en souffrance psychique et en risque suicidaire en favorisant l’accès à la consultation médicale et psychosociale et en organisant un suivi intensif.

Par ailleurs, il vise à augmenter les capacités des médecins généralistes, des professionnels et des intervenants du secteur de la santé et des services sociaux à dépister la dépression, évaluer les risques suicidaires et à répondre par des services et des soins appropriés.

Ce projet permettra également de mettre en place des activités de promotion et de prévention en sensibilisant la population sur l’identification des signes de dépression et de risque suicidaire et d’encourager les personnes qui en souffrent ou leurs proches à consulter un médecin ou un professionnel du secteur de la santé ou des services sociaux.

Les visites des délégations en France et à Québec ont permis d’approfondir les travaux engagés depuis 2014 et constituent des étapes indispensables dans la connaissance et l’évaluation des dispositifs existant de part et d’autre. A ces occasions, les stratégies ont été affinées, les mesures et étapes de réalisation précisées ainsi que les critères d’évaluation. Un calendrier de déploiement de CQFD a été réalisé. Le choix des sites est une étape cruciale. Sur la base de critères validés par les parties prenantes, les deux villes « pilotes » vont pouvoir prochainement être choisies.

Enfin, l’évaluation financière du déploiement de CQFD est en cours par les experts français et québécois sur la base des besoins définis lors des échanges.

La richesse des échanges ainsi que les rencontres réalisées ne pourront que porter des fruits pour la suite et la réussite de CQFD comme de la collaboration franco-québécoise sur la prévention du suicide.

publié le 27/05/2016
http://www.consulfrance-quebec.org/Cooperation-France-Quebec-pour-la-prevention-du-suicide

Autre post sur ce sujet :
jeudi 5 novembre 2015 PROGRAMME Franco- Québécois La prévention du suicide par une vision de services intégrés  http://blogdinfosuicide.blogspot.fr/2015/11/programme-franco-quebecois-la.html

MANIFESTATION La Vie Nous Appartient au cinéma Saint-André des Arts Paris du 25 mai au 7 juin 2016

La Vie Nous Appartient au cinéma  Saint-André des Arts



« LA VIE NOUS APPARTIENT », le long métrage primé d’ Alex K. Lee, avec Alix Bénézech et Florent Arnoult sera projeté au cinéma « Le Saint-André des Arts » à Paris, dans le « Cycle des Découvertes »:
du 25 mai au 7 juin, tous les jours, sauf le mardi, à 13h,
et les mardis 14 et 21 juin à 13h!
Toutes les séances sont suivies d'une recontre avec l'un des acteurs principaux, ou d'autre membre de l'équipe!

« La Vie Nous Appartient » raconte l’histoire de deux adolescents, Sarah et Philip, qui se rencontrent sur le net et se lient d’amitié, unis par leur mal être. Ils décident de se suicider ensemble et pour ce faire, partent en montagne en Autriche pour sauter d'une falaise. Le film suit leur ascension à la manière d’un roadmovie, de leur rencontre chaotique à leur décision tragique. Le chemin sinueux qui les mène au précipice va devenir un véritable trajet initiatique, bouleversant toutes leurs convictions de jeunes en quête d’idéal. Mais malgré le sujet tragique, le film ne manque pas de moments de joie et de rires, car il est en fin de compte un message d’espoir, une fable sur la possibilité pour chacun d’entre nous de décider un jour ou l’autre de vivre sa vie comme si elle nous appartenait pleinement. D’être, si on le veut, le propre artiste de sa vie.

« La Vie Nous Appartient » a été sélectionné dans plus de 20 festivals internationaux, en particulier dans des festivals pour la jeunesse, et a été nommé ou primé notamment pour meilleur film, meilleur scénario, et meilleur acteur. Le film a été tourné dans les forêts du plateau de Basse-Autriche, avec une équipe internationale. Vous pouvez trouver plus d’informations sur le site web du film : www.lavienousappartient.com

Cinéma Saint-André des Arts
30 rue Saint-André-des-Arts, 75006 Paris
https://lavienousappartient.com/tag/saint-andre-des-arts/

vendredi 27 mai 2016

Agriculteurs en détresse : Yannick FAVENNEC interpelle le ministre à l'Assemblée nationale le 26 mai

Détresse et suicide en agriculture!



Ajoutée le 26 mai 2016
Agriculteurs en détresse : Yannick FAVENNEC interpelle le ministre:
Le député UDI de la Mayenne, Yannick FAVENNEC, a interpellé le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, mardi 24 mai 2016 dans l'hémicycle de l’Assemblée nationale sur « la souffrance psychique manifeste qui touche les agriculteurs du fait de la crise, et notamment sur le nombre de suicides particulièrement important qui frappe ce secteur d’activités ».
Yannick FAVENNEC a rappelé que « la souffrance exprimée par les agriculteurs est multifactorielle avec plusieurs formes de pressions (l’endettement, le manque de revenus, les contraintes de travail, la solitude…) qui les empêchent de faire leurs propres choix de vie ».
Il a souligné le rôle essentiel, « dans la prévention de l’aggravation des troubles de santé mentale des agriculteurs, des acteurs de premières lignes que sont les associations d’aide telles que Solidarité paysans, mais a insisté sur le fait qu’ils ne peuvent lutter seuls contre ces drames humains qui se jouent dans ces exploitations ». Aussi, Yannick FAVENNEC a demandé au ministre « de mieux accompagner et soutenir les agriculteurs qui sont dans ces situations dramatiques, par exemple en mettant en place une véritable reconversion professionnelle pour ceux qui n’ont pas d’autres choix que de cesser leur activité et qui ont besoin de portes de sorties honorables et dignes du métier qu’ils ont exercé sans compter et avec passion ».

jeudi 26 mai 2016

UN AUTRE REGARD .. REFLEXIONS DEBAT L incertitude des pronostics en médecine

Les deux articles : le premier sur  "La grande incertitude des pronostics en médecine" et le deuxieme "L’échec des logiciels de prévention des risques de récidive aux Etats-Unis" dans le domaine de la criminalité, ne portent pas sur la question du suicide néanmoins  nous parait intéressants à mettre en parallèle et réflexions sur la complexité de prédire des risques et évolution et de leur enjeux.


La grande incertitude des pronostics en médecine
Par damien Mascret - le 17/05/2016 sante.lefigaro.fr

Interrogés sur les chances de survie après une hémorragie cérébrale, 752 médecins américains donnent des pronostics qui vont de guérison totale à mort certaine...

«Les prédictions de mortalité s'échelonnent de 0% à 100% dans la plupart des cas», explique le Dr Darin Zahuranec, neurologue à l'université du Michigan et investigateur principal d'une vaste étude dans la revue Neurology. Il a demandé à 752 médecins américains de faire un pronostic sur quatre cas de patientes ayant eu un accident vasculaire cérébral hémorragique (hémorragie cérébrale). Des cas de gravité variable et concernant des malades d'âges différents (de 56 à 83 ans). Le pronostic est important car il peut déterminer les actes thérapeutiques qui vont être engagés par la suite, jusqu'à, par exemple une intervention de neurochirurgie.

«J'ai été surpris de voir le niveau de variabilité parmi les médecins», ajoute le Dr Zahuranec. «Cette étude ne fait que confirmer que le pronostic n'est jamais simple en médecine», remarque le Pr Yannick Béjot, chef du service de neurologie du CHU de Dijon.
Imprévisibilité

«Le pronostic d'un accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique est absolument impossible, abonde le Pr Yves Agid, neurologue à la Pitié-Salpêtrière et fondateur de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière. C'est un peu comme une grenade qui explose près de vous. Vous pouvez mourir sur le coup, n'avoir qu'un petit éclat ou des dégâts épouvantables.»

Par opposition aux AVC ischémiques (par obstruction d'une artère) dont l'évolution est plus prévisible, les AVC hémorragiques se signalent par leur imprévisibilité. «Le territoire cérébral touché est moins bien délimité et le saignement peut recommencer», explique le Pr Agid.

«Allez-vous le sauver?» Voilà pourtant la première question que vont poser les proches d'un malade. En particulier après une hémorragie cérébrale, qui laisse neuf fois sur dix le patient dans un état initial où il est incapable de communiquer.

«C'est très difficile de répondre aux familles qui nous interrogent, souligne le Pr Béjot, et si nos réponses peuvent sembler évasives, en dehors des situations évidentes, c'est tout simplement parce que l'évolution est incertaine.» Pour le Pr Patrice Queneau, ancien doyen de la faculté de médecine de Saint-Étienne et membre de l'Académie de médecine, «le médecin doit être exigeant sur ses connaissances scientifiques mais rester humble dans l'exploitation de celles-ci».
«L'espoir, première et dernière arme du médecin»

«Même si les professionnels souhaitent prendre du temps, ce sont parfois les familles qui demandent une décision rapide», note Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale à l'université Paris Sud, «or il faut du temps pour qu'il y ait un processus décisionnel».

«Avoir quelques jours de recul est utile, explique le Pr Béjot, cela permet de voir si le patient va mieux ou moins bien. C'est une donnée précieuse et qui d'ailleurs manquait dans l'étude américaine où les médecins ne disposaient que des informations à un moment donné et ne pouvaient pas voir les malades.»

Même prudence, polie par le fil, parfois rugueux, de l'expérience, pour le Pr Béjot: «Je suis très mathématique quand je rédige des articles scientifiques, mais devant un patient je me fie à quelque chose qui n'est pas chiffrable. Il se passe quelque chose au contact du malade qui est de l'ordre de l'expérience. Parfois on sent que quelque chose cloche sans savoir expliquer pourquoi et inversement.» Et sauf dans les cas très nets d'emblée, des améliorations ou dégradations brutales sont toujours possibles.

Selon le Pr Queneau la prudence fait aussi partie de la démarche de soin: «Il est criminel de ne pas laisser un coin de ciel bleu au malade et à ses proches. L'espoir est à la fois la première et la dernière arme du médecin. Un coin de ciel bleu c'est bien plus que de la poésie, c'est la capacité de se battre contre la maladie. Bien sûr que certaines situations sont plus graves que d'autres mais la médecine n'est pas que mathématique et un médecin doit toujours se dire que ce qui est vrai pour 1000 malades ne l'est peut-être pas pour celui qui est en face de lui.»
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/05/17/24975-grande-incertitude-pronostics-medecine


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L’échec des logiciels de prévention des risques de récidive aux Etats-Unis
LE MONDE
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Aux Etats-Unis, de nombreuses juridictions locales utilisent des logiciels prédictifs pour tenter d’évaluer les risques de récidive des prévenus. Conçus comme des programmes « d’aide à la décision » pour les juges, lorsqu’ils doivent décider d’une mise en liberté sous caution ou d’une condamnation, ces programmes notent le plus souvent les prévenus sur une échelle de un à dix, dix représentant un risque exceptionnellement fort de récidive.

Une enquête de ProPublica, publiée lundi 23 mai, montre cependant que ces algorithmes sont en réalité extrêmement peu efficaces. Les journalistes ont passé au crible les résultats du logiciel Compas, de la société Northpointe, très utilisé. En comparant les scores de risque de récidive attribués par le programme et les cas de récidive réels – en excluant les personnes incarcérées – sur l’ensemble d’un comté pendant deux ans, les enquêteurs ont établi une série de statistiques sur l’efficacité du logiciel.
Et les résultats sont accablants : « Le score reflète de manière incroyablement erronée le risque de commission d’un crime violent : seules 20 % des personnes dont le programme estimait qu’elles commettraient un crime violent l’ont fait. Lorsqu’on prend en compte l’ensemble des crimes et délits, comme la conduite sans permis, le logiciel s’est avéré légèrement plus efficace qu’un pile ou face. Pour les personnes dont on pensait que leur récidive était probable, 61 % des personnes ont été arrêtées dans les deux années à suivre. »

Le risque de récidive des Afro-Américains largement surévalué

Autre sujet d’inquiétude, le logiciel surpondère systématiquement le risque de récidive pour les Afro-Américains, qui se voient deux fois plus souvent que les Blancs attribuer un risque de récidive moyen ou important, notent les auteurs de l’étude. Surtout, le programme échoue dans les deux cas : il surévalue largement le risque de récidive des Noirs et sous-estime ce risque pour les Blancs, montre l’analyse des condamnations ayant eu lieu par la suite.
Pour quelles raisons ce logiciel se trompe-t-il si souvent ? Northpointe, son éditeur, n’a pas voulu communiquer sa formule de calcul précise aux auteurs de l’étude, se bornant à affirmer qu’elle prend en compte divers critères, comme le niveau scolaire et le fait d’avoir un travail ou non.
Plus précisément, le logiciel se base sur les réponses à une série de 137 questions, qui vont du contenu du casier judiciaire à l’adresse et aux revenus du prévenu – aucune des questions ne porte sur l’origine ethnique. Parmi ces questions figurent aussi celles sur la « moralité », le questionnaire demandant, par exemple, si le prévenu considère qu’il est normal qu’une personne affamée vole pour se nourrir. La société a dit contester les conclusions de l’étude de ProPublica, sans critiquer sa méthodologie.

Une méthodologie des logiciels prédictifs biaisée

Interrogé par ProPublica, Mark Boessenecker, un juge du comté de Napa (Californie), qui a utilisé le logiciel, estime que c’est, dans son ensemble, la méthodologie des logiciels prédictifs qui est biaisée : « Un type qui violente un enfant tous les jours pendant un an obtiendra peut-être un score de risque faible parce qu’il a un boulot. Alors qu’un type arrêté pour ivresse publique obtiendra un score élevé parce qu’il est sans domicile fixe. Les facteurs de risque ne vous disent pas si une personne doit aller en prison ; ils vous disent surtout quels sont les bons critères fixer pour une mise à l’épreuve. »
Or, depuis plusieurs années, les logiciels prédictifs sont de plus en plus fréquemment utilisés pour décider des condamnations dans de nombreuses régions des Etats-Unis. En 2014, le ministre de la justice, Eric Holder, avait fait part de son inquiétude devant le déploiement massif de ces programmes, et demandé à ses services d’étudier leurs résultats en détail : « Ces outils ont été conçus avec les meilleures intentions, mais je crains qu’ils ne puissent accidentellement affaiblir nos efforts pour parvenir à une justice individualisée et équitable, et qu’ils puissent augmenter encore des injustices et des inégalités qui existent déjà dans notre système judiciaire et notre société. »

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/05/24/aux-etats-unis-l-echec-des-algorithmes-qui-cherchent-a-predire-le-risque-de-recidive_4925242_4408996.html#bi9RQCzkCIHFwtPc.99


 

ALGERIE Stress et suicides au travail en Algérie/Des médecins spécialistes tirent la sonnette d’alarme

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Stress et suicides au travail en Algérie/Des médecins spécialistes tirent la sonnette d’alarme

25 mai 2016 algerie-focus.com*

C’est un phénomène qui s’installe petit à petit en Algérie. Le stress, le surmenage et des tentatives de suicide sur les lieux de travail font de plus en plus de victimes dans notre pays. Des médecins spécialistes ont tiré lundi la sonnette d’alarme. Ces médecins appellent à prendre en considération le stress auquel font l’objet les salariés algériens dans les administrations et le secteur économique.


Dr Farida Ilès, directrice de l’Institut national de prévention des risques professionnels (INPRP) a expliqué lors d’une journée scientifique et économique sur le thème du bonheur que les conditions de travail dans les administrations et le secteur économique influent négativement sur la santé des employés causant un stress chez le travailleur notamment en l’absence d’une réglementation spécifique sur la question. La même spécialiste a reconnu que le stress au travail peut conduire à des tentatives de suicide et même au suicide et que ce phénomène est constaté dans certaines entreprises algériennes. “Il y a deux compagnies qui ont sollicité l’institut pour une étude sur la gestion des ressources humaines suite à des cas de suicide qui ont alerté les travailleurs”, a-t-elle confié.

De son côté, le professeur Tabti, chef de service en psychiatrie à l’établissement de proximité de Cheraga, a fait savoir “les citoyens, parmi lesquels les travailleurs, doivent affronter plusieurs sources de stress lors de la journée à commencer par ceux causés par les difficultés de transport, les conditions de travail et le mode de vie ainsi que la situation affective des familles”. Il a ajouté que ces causes donnent naissance à un bilan de santé mentale et physique très dégradé et peut même conduire à des suicides. Dans contexte, il a recommandé aux entreprises algériennes de développer la psychologie du travail et des organisations afin d’améliorer la santé au travail.
http://www.algerie-focus.com/2016/05/stress-suicides-travail-algeriedes-medecins-specialistes-tirent-sonnette-dalarme/

Suisse Communiqué de STOP SUICIDE et le Conseil suisse des activités de jeunesse

OUI à un Plan national qui renforce la prévention du suicide des jeunes !
Genève, le 24 mai 2016
STOP SUICIDE et le Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ) ont créé un communiqué de presse commun pour soutenir la plan d'action de prévention du suicide, et insistent pour que ce plan renforce la prévention primaire directement auprès des jeunes. Retrouvez le communiqué de presse ici.
source http://www.stopsuicide.ch/site/content/oui-%C3%A0-un-plan-national-qui-renforce-la-pr%C3%A9vention-du-suicide-des-jeunes-0



OUI à un Plan national qui renforce la prévention du suicide des jeunes 24.05.2016

STOP SUICIDE et le Conseil Suisse des Activités de Jeunesse (CSAJ) se sont prononcés sur le premier plan suisse de prévention du suicide, soumis à consultation par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Ce plan permettra de prévenir efficacement le suicide, des jeunes en particulier, à condition que des ressources soient allouées à des projets concrets de prévention.

En Suisse, le suicide reste la première cause de mortalité chez les 15-29 ans et le taux de tentatives de suicide chez les jeunes est nettement plus élevé que dans les autres classes d’âge, en particulier chez les jeunes gays, lesbiennes, bi et trans’. Environ 30'000 jeunes ont des pensées suicidaires tous les jours ou tous les deux jours.

Une stratégie nationale de prévention du suicide permettra de répondre à ce problème de santé majeur et de faire baisser le taux de suicide en Suisse, si l’on en croit les efforts similaires menés en Finlande par exemple. STOP SUICIDE et le CSAJ accueillent favorablement l’initiative de la Confédération qui vise à combler le manque de coordination nationale et à promouvoir les bonnes pratiques des cantons et des associations. Nous approuvons la perspective du plan qui considère le suicide comme le résultat d’une souffrance devenue insupportable, dont les ressorts sont à la fois individuels et sociaux.

Nous attendons cependant de la Confédération qu’elle renforce la prévention primaire auprès des jeunes. « Pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes, nous demandons d’intégrer dans le plan une mesure de prévention du suicide en milieu scolaire et extrascolaire, précise Sophie Lochet, coordinatrice de STOP SUICIDE. Dans d’autres pays de l’Union européenne, la prévention du suicide à l’école a fait baisser la suicidalité. »

« Par souci d’efficacité, l’objectif du plan visant à informer le public sur la prévention devrait également veiller à impliquer les acteurs au niveau local, les professionnels de la santé et les organisations de jeunesse en particulier », souligne Elsa Kurz du CSAJ.

Enfin, il est demandé à la Confédération d’allouer un fonds spécifique et de mettre en place un pilotage du plan d’action, via l’OFSP ou tout autre organisme fédéral compétent, en collaboration avec les cantons et les parties prenantes.

STOP SUICIDE et le CSAJ appellent ensemble toutes les autorités de notre pays à soutenir ces actions dans la durée pour sauver des vies et promouvoir la santé mentale des jeunes et de leur entourage. Pour consulter une version plus détaillée de notre prise de position, nous vous invitons à prendre contact avec nous.
Renseignements :
Elsa Kurz, responsable du domaine des membres CSAJ, 031 326 29 45, elsa.kurz@sajv.ch
Sophie LOCHET, coordinatrice, 022 320 55 67, sophie@stopsuicide.ch
Irina INOSTROZA, chargée de projet, 022 320 55 67, irina@stopsuicide.ch

http://www.sajv.ch/fr/actualite/news/2016/05/24/oui-un-plan-national-qui-renforce-la-prevention-du-suicide-des-jeunes/

ARTICLE PRESSE Le chômage, comme un deuil ou un abandon amoureux

Le chômage, comme un deuil ou un abandon amoureux
Eva Thiébaud
Economie
le 25.05.2016 sur slate.fr*
De nombreux travaux le prouvent: la perte d'emploi s'apparente à un événement traumatique, qui dégrade à la fois la santé mentale et physique.


«Depuis septembre 2015, c'est une catastrophe. Je n'ai pas rencontré une seule personne qui ne se soit pas mise à pleurer...» Sommes-nous au bout de la ligne de Suicide Écoute, ou de celle de SOS Amitié? Pas tout à fait. Jamal Rami, secrétaire général du syndicat Sud Chômeurs et précaires de la Loire, anime des permanences visant à aider les demandeurs d'emploi sur des questions de droit. Mais au-delà de kafkaïens dossiers administratifs, il se retrouve surtout aux prises avec une souffrance permanente faite de honte, d'absence de vie sociale, de constitution abîmée… Une réalité qui se manifeste chez des millions de personnes (3,531 millions de chômeurs en catégorie A à la fin mars et 5,454 millions dans les catégories A, B et C, en attendant les chiffres d'avril, publiés ce mercredi 25 mai) et nécessite plus que jamais une action des pouvoirs publics.

«D'abord, perdre son travail constitue cliniquement un événement traumatique», explique le psychiatre Michel Debout, professeur de médecine et président de l'Union nationale pour la prévention du suicide (Unps), auteur du livre Le traumatisme du chômage avec la participation du journaliste Gérard Clavairoly. «En ce moment, les personnes éprouvent surprise, sentiment de mort et humiliation.»

«Ensuite vient l'état de stress post-traumatique», ajoute le psychiatre. «Des manifestations anxieuses, comme les cauchemars ou la perte d'appétit, la honte, l'impuissance, la perte d'estime de soi… Pendant la recherche d'emploi, les entretiens d'embauche réactivent régulièrement le traumatisme vécu.» Une récente étude des maîtres de conférences en sciences économiques Thibault Brodaty et Sylvie Blasco, publiée par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), dépendante du ministère du Travail, a effectivement montré que le chômage détériorait la santé mentale des hommes âgés de plus de 40 ans et au chômage depuis plus de six mois.

Jean-Louis Cianni occupait un poste de cadre dirigeant chez Air Littoral à Montpellier. En 2001, à 49 ans, il est licencié par le nouveau propriétaire de la compagnie, Swissair. «Il s'agit d'une expérience personnelle de solitude complexe et violente. On vit comme si on avançait dans la neige...», explique cet ancien directeur de la communication, aujourd'hui écrivain. «Comme j'avais du temps, je me suis tourné vers ma bibliothèque d'ancien étudiant de philosophie. J'ai relu l'ethnologue Marcel Mauss, qui raconte comment des gens robustes et en bonne santé pouvaient décéder en quelques heures quand ils étaient exclus de leur tribu[1]. Voilà ce que j'ai expérimenté, la mort de mon identité sociale.» Il puise alors dans plusieurs auteurs antiques la philosophie dont il a besoin pour prendre soin de lui et retrouver une bonne estime de lui-même. Et pour initier d'autres à sa thérapie, il publie en 2007 La philosophie comme remède au chômage.

«Problème de santé publique majeur»

Cet original outil suffira-t-il? Car au-delà de problèmes identitaires, le risque de rupture familiale aggrave souvent encore la situation de nombreux chômeurs. «Il y a eu plusieurs suicides, 250 divorces, des familles éclatées. Ce que je retiens, c'est ce désastre», déclarait en 2013 à l'AFP Antonio Da Costa, ex-délégué syndical CFTC de Continental à Clairoix, suite aux 700 licenciements de 2009. «La violence est encore plus insupportable», explique le psychiatre Michel Debout, «quand elle provient d'entreprises réalisant des bénéfices substantiels».
Cette violente expérience peut alors entraîner le recours à des psychotropes, dégrader l'hygiène de vie, provoquer des problèmes de santé… Les rapports se suivent et se ressemblent: en 2000, une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) démontrait déjà que le risque annuel de décès d’un homme chômeur est, quel que soit son âge, environ trois fois celui d’un actif du même âge. Plus récemment, en novembre 2014, des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)–sous tutelle des ministères de la Recherche et de la Santé– publiaient leurs conclusions relatives au lien entre chômage et potentialité d'accidents cardio-vasculaires. Les dépressions et troubles du sommeil provoqués par le chômage ainsi que les comportements à risque –comme la surconsommation d'alcool, de tabac, la sédentarité, une alimentation moins équilibrée– provoquent un accroissement des maladies cardio-vasculaires et des cancers. Dans une vidéo réalisée par le parti politique de gauche Nouvelle Donne, le chercheur Pierre Meneton –porteur de l'étude– estime aujourd'hui à 50.000 le nombre de personnes au chômage éprouvant de graves problème de santé, dont 14.000 meurent chaque année. Il évoque un «problème de santé publique majeur», mais aussi un problème économique puisque les soins dispensés coûtent cher.

C'est sur ce constat que s'est appuyé Pierre Larrouturou, ancien conseiller régional d'Ile de France et fondateur de Nouvelle Donne, pour porter plainte fin octobre 2015 contre des membres du gouvernement et François Hollande pour non-assistance à personnes en danger.
Risque de suicide plus grand

Il manquerait une ombre à ce tableau déjà sordide si le chômage n'accroissait pas aussi les risques de suicide. «Tous les chômeurs ne vont pas mal, et tous ne vont pas se suicider. Mais pour eux, le risque est plus grand», observe le psychiatre Michel Debout. Si les études se montrent rares, elles corroborent l'opinion du médecin. En janvier 2015, le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Inserm (CépiDc) et l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) publiaient une étude sur l'association entre taux de suicide et de chômage en France métropolitaine entre 2000 et 2010. «L'étude a montré une augmentation moyenne de 1,5% du taux de suicide, pour une augmentation de 10 % du taux de chômage. La causalité n'est cependant pas prouvée, même si un faisceau d'arguments semble aller dans ce sens», analyse le médecin chercheur Moussa Laanani. D'autres publications internationales récentes révèlent des liens entre suicide et chômage.

Voilà plus de vingt ans que Michel Debout dénonce le scandale de santé publique que constitue l'abandon sanitaire et social des demandeurs d'emploi: «Parce que les chômeurs constituent une population à risque, nous avons une obligation de prévention. Et nous ne faisons rien.» Pour le médecin, la prévention doit d'abord passer par une assistance psychologique des salariés pendant les plans sociaux: «Les entreprises, lorsqu'elles licencient, portent une responsabilité.» Par la suite, il recommande la mise en place d'une médecine du chômage –à l'instar de la médecine du travail–, ainsi qu'un accompagnement associatif afin de maintenir un tissu social autour des demandeurs d'emploi. Des recommandations récemment suivies par le Conseil économique social et environnemental qui, dans un avis du 10 mai 2016 à appelé à «mieux prévenir et accompagner» l'impact du chômage sur les personnes concernées. Pour éviter l'hécatombe, on peut espérer qu'elles soient vite mises en œuvre.

Eva Thiébaud
http://www.slate.fr/story/118533/chomage-deuil-abandon-amoureux

NOTICE ARTICLE Nord pas de Calais Épidémiologie des conduites suicidaires des personnes âgées -

Données fondamentales
Épidémiologie des conduites suicidaires des personnes âgées
L. Plancke a, b, ,
a Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale des Hauts-de-France, 59000 Lille, France laurent.plancke@santementale5962.com
b Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques, 59655 Villeneuve d’Ascq, France
NPG Neurologie - Psychiatrie - Gériatrie
Available online 24 May 2016
Résumé

Les conduites suicidaires des personnes âgées n’ont pas fait l’objet récemment de synthèse épidémiologique en France. Nous avons procédé à l’exploitation des résultats d’une enquête en population générale traitant des pensées suicidaires et des tentatives de suicide, des données d’activité hospitalière sur les séjours avec diagnostic de suicide et de la statistique des causes médicales de décès pour documenter les conduites suicidaires des personnes âgées de 65 ans ou plus en France, avec un focus sur le Nord et le Pas-de-Calais pour certaines variables. Durant la période 2011–2013, 2153 hommes âgés et 748 femmes âgées se suicident en moyenne chaque année en France, effectifs représentant le tiers de l’ensemble des suicides. Les taux de suicide par habitant des seniors sont les plus élevés mais le nombre et le taux de suicide des personnes âgées ont baissé depuis les années 1980 ; cette diminution se poursuit durant les dernières années chez les femmes, mais pas chez les hommes. Ces derniers se suicidant beaucoup plus que les femmes, le ratio du nombre de suicides hommes âgés/femmes âgées de 65 ans ou plus ne cesse de progresser depuis 30 ans. Les régions du grand Nord-Ouest connaissent des taux de mortalité par suicide supérieurs à ceux des autres régions françaises. Les tentatives de suicide sont proportionnellement moins nombreuses aux âges avancés, mais leur gravité est souvent plus élevée, les modes employés plus violents et le réel désir de mort plus fréquent, par rapport aux plus jeunes. Le taux de létalité au décours d’un séjour hospitalier pour tentative de suicide chez les personnes âgées est plus élevé que chez les plus jeunes, mais le taux de récidive est plus faible (probablement pour partie du fait d’une mortalité plus élevée chez les seniors). En conclusion, la mortalité suicidaire diminue chez les femmes âgées depuis une trentaine d’années, mais plus celle des hommes âgés, qui nécessitent une attention particulière, de la part de leur entourage, profane et professionnel, et des pouvoirs publics.

Mots clés Personnes âgées;  Pensées suicidaires;  Tentatives de suicide;  Suicide;  France;
Nord - Pas-de-Calais Nord - Pas-de-Calais
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1627483016300332

LUXEMBOURG La lutte contre le suicide s'organise sur le terrain

La lutte contre le suicide s'organise sur le terrain
article du 25/05/2016 sur lessentiel.lu/fr*

LUXEMBOURG - Le gouvernement a mis un million d’euros sur la table pour lutter contre le suicide. Les lycées auront bientôt une cellule de crise pour gérer un après-suicide.

Les acteurs des secteurs santé et social sont actuellement formés au repérage de la crise suicidaire. (photo: AFP)

«Un établissement scolaire est rarement apte à gérer seul l’impact d’un suicide en son sein», souligne Fränz D’Onghia, du Centre d’information et de prévention. Le ministère de la Santé a mis un million d’euros sur la table pour lutter contre le suicide. Une des première mesures du plan, qui va de 2015 à 2019, sera la mise en place de cellules de crise dans les lycées pour gérer un après-suicide, mais aussi pour en repérer les signes avant-coureurs.

Au Luxembourg, le nombre total de suicides par an oscille entre 75 et 85 depuis plusieurs années. «Quand un cas survient en milieu scolaire, l’impact psychologique touche une vaste population. Et le parquet avait une vraie demande pour un protocole permettant aux autorités concernées de réagir». Le groupe de travail dédié, composé de représentants de tous les acteurs concernés, présentera une première version de ce protocole aux directeurs d’établissement le 14 juin, pour avis.

Le groupe de travail entend à terme développer un protocole similaire «pour les entreprises, car elles sont aussi vulnérables que les établissements scolaires face à un cas de suicide». Dans le cadre du plan, 400 personnes des secteurs santé et social ont déjà été formées au repérage de la crise suicidaire.
(Séverine Goffin)
http://www.lessentiel.lu/fr/luxembourg/story/26408407

USA un président d'université révèle ses tentatives de suicide sur Twitter pour lever des fonds et destigmatiser

article "Ce président d'université avait une bonne raison de révéler ses tentatives de suicide sur Twitter"
Rédaction du HuffPost *
Publication: 24/05/2016 


SANTÉ - Santa J. Ono est un président d'université pas comme les autres. Il s'est distingué à l'occasion de la remise de diplômes des élèves de Cincinnati dimanche 22 mai en postant une série de tweets révélant qu'il avait tenté de se suicider à deux reprises dans sa jeunesse.

Ces tweets ont été partagés largement et ont participé au lancement de la récolte de fonds pour l'association 1N5. Ce nom rappelle le fait qu'1 personne sur 5 aux Etats-Unis souffre de troubles mentaux. L'association a pour objectif de prévenir les risques et améliorer l'écoute des patients par leur entourage. L'université avait consacré la soirée à la mémoire de Brogan Dulle, un étudiant qui s'est suicidé sur le campus en 2014.

L'homme de 53 ans, aux 70.000 followers, a ainsi écrit:

Merci aux centaines de personnes qui sont venues ce soir soutenir cette soirée de levée de fonds pour 1N5 et contre le suicide chez les adolescents.

Son second tweet n'a pas manqué de faire son effet avec 708 retweets et 1765 likes.

Mon message ce soir: Il ne devrait pas y avoir de honte pour ceux qui souffrent de maladies mentales. J'ai essayé de me suicider deux fois. Nous avons besoin de nous soutenir les uns les autres.

Avec un taux d'incidence élevé de la maladie mentale, nous avons besoin d'améliorer les programmes d'accompagnement dans les collèges, lycées et les universités.

Si nous pouvons atteindre de plus en plus de personnes en dépression, la bonne nouvelle, c'est cette lumière au bout du tunnel. Amenons toujours plus de cette lumière dans notre monde.

Santa J. Ono s'était déjà fait connaître du grand public en 2015 lorsqu'il avait donné à des œuvres de charité son bonus annuel de 200.000 euros.

Le journal de Cincinnati rapporte les mots de ce président hors du commun: "Une personne m'a aidé à rester sur le bon chemin, grâce aux médicaments, et un professionnel de la santé également, qui m'a épaulé dans ces périodes sombres de ma vie." Il a aussi précisé qu'à l'âge de 14 ans, il s'était enfermé dans sa chambre et avait essayé de faire une overdose de médicaments en les mélangeant à de la bière. Quelques années après, il avait essayé de se suicider à nouveau.

Le fait est qu'après la mort du jeune Brogan Dulle survenue en mai 2014, Santa J. Ono s'était démené pour trouver l'argent nécessaire à la mise en place de cinq sessions de conseils psys pour chacun des étudiants. Si un adolescent sur cinq est victime de troubles mentaux, dans l'Ohio, 174 étudiants entre 15 et 24 ans s'y sont suicidés en 2012.

http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/24/tentative-de-suicide-president-universite-cincinnati-twitter_n_10117996.html?ir=France&ncid=tweetlnkfrhpmg00000001

mardi 24 mai 2016

MANIFESTATION Villeurbanne (69) 13 et 14 Octobre 2016 Congrès Vivre son deuil « Jeunes en deuil »

13ème Congrès Vivre son deuil « Jeunes en deuil »

Le 13 et 14 Octobre 2016 : deux jours de voyage pour accompagner les jeunes en deuil.

Si la plupart des travaux scientifiques considèrent comme « jeunes » les 15 à 24 ans (Nations Unies ou l’Insee) nous nous intéressons à ceux qui ont droit à la SNCF à la carte jeune, c’est-à-dire les 12/28 ans réunissant ainsi les frontières floues des adolescents et des jeunes adultes.
Dans le train de la vie

Ils sont au collège, au lycée, suivent des études universitaires, se forment dans les grandes écoles ou sont en apprentissage. Et si certains sont entrés dans la vie active, ils sont hébergés par leurs parents ou à l’inverse en rupture familiale, ils vivent la précarité. Ils ne sont pas encore en état de responsabilité sociale, professionnelle et familiale même s’ils ont acquis leur majorité civile. Ce sont comme les nomme David Le Breton, des « grandissants ».
Incidents de voyage

Ces jeunes, même s’ils ne croisent pas la mort aussi souvent qu’au siècle dernier, ne sont pas à l’abri de vivre le deuil d’un proche, un deuil souvent provoqué par une mort inattendue. Un inattendu synonyme de brutalité provocant le chaos et qui peut servir malencontreusement de modèle car c’est un premier deuil. Au moment où les énergies sont tendues vers la construction de leurs identités, de leurs études, de leur entrée dans la vie active, le deuil perturbe les jeunes physiquement, psychologiquement et socialement.
Déraillements évités

Pour eux tous, la traversée d’un deuil est un moment de redéfinition de soi par rapport au monde, par rapport à l’objet perdu, et par rapport à soi-même. De nouveaux chemins s’ouvrent, se découvrent dans lesquels il leur faut nécessairement se lancer et choisir le bon.

En faisant un panoramique sur le deuil touchant les jeunes, un croisement de regards avec de multiples exemples d’aides, le 13ème congrès de la fédération européenne de Vivre Son Deuil donnera les moyens de mieux comprendre et mieux répondre à la problématique du deuil des jeunes.

Ce colloque sera la pierre que nous apportons à la nécessaire solidarité dont notre société ne devrait pas se départir.
organisé par Vivre Son Deuil Rhône Alpes





Vivre Son Deuil Rhône-Alpes
91 rue Mazenod 69003 LYON
Tél : 04 78 600 565 et vsdra@orange.fr
http://www.i-lyon.com/assos-153.html

Histoire d'une Etude recherche « La souffrance psychique liée au travail en médecine générale »

« La souffrance psychique liée au travail en médecine générale » - Mathieu Rivière, doctorant en épidémiologie


mai 24 2016 source miroirsocial.com*

Sources Dim Gestes **

Lauréat du DIM Gestes en 2015, Mathieu Rivière est actuellement doctorant en épidémiologie au sein de l’équipe de recherche en épidémiologie sociale (ERES) de l’Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et Santé Publique (Inserm-Sorbonne Universités UPMC). Ses recherches portent sur une étude épidémiologique sur la souffrance mentale liée au travail en médecine générale.

Mathieu Rivière a commencé ses études par un DUT en génie biologique génie environnement, avant de poursuivre avec un bachelor à Édimbourg, puis un master en microbiologie à Paris. Mais plus que la microbiologie, c’était davantage l’investigation épidémiologique qui l’intéressait. D’où sa décision, en 2007, d’intégrer un master en santé publique à Bordeaux, puis un master 2 recherche en épidémiologie, dans le cadre duquel, en stage, il a mené une enquête sur la mortalité chez les sapeurs-pompiers professionnels. « Au départ, mon objectif était de continuer sur cette thématique et de réaliser une thèse sur le sujet. Mais les financements ont manqué ». Finalement, en 2011, il a commencé à travailler comme chargé d’étude scientifique à l’Institut de Veille Sanitaire (InVS-Cire Centre) puis en 2013 comme ingénieur d’étude à l’INSERM, où il anime l’antenne Centre Nord–Pas-de-Calais du réseau Sentinelles. « Le projet d’étude sur la souffrance psychique en lien avec le  travail avait été initié dans la région Centre, en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS). Mais quand j’ai repris le poste, qui était resté inoccupé pendant un an, l’ARS ne pouvait plus financer ce projet ».

Le projet Héraclès

C’est finalement l’ARS de la région Nord-Pas de Calais qui finance ce projet, baptisé « Héraclès » et dont l’objectif est de mesurer la prévalence des cas de souffrance psychique liée au travail, vus en consultation de médecine générale. « Les médecins généralistes participant à l’étude pouvaient inclure jusqu’à 24 patients venant en consultation pour tous type de motif ». Il était alors nécessaire de « recruter » des médecins généralistes installés dans le Nord–Pas-de-Calais pour y participer, notamment en développant le réseau Sentinelles dans cette région. L’équipe a également contacté le Collège national des généralistes enseignants, ainsi que l’Union régionale de professionnels de santé-médecins libéraux, pour qu’ils transmettent l’information dans leur réseau. « Certains ont répondu mais nous avons dû en rappeler beaucoup… C’était une étape assez longue ».

Au final, 121 médecins y ont participé entre avril et août 2014, pour un total de 2 019 patients. « Début 2015, nous avons commencé à traiter les données, à nettoyer la base, à effectuer quelques vérifications et à analyser les résultats ». C’est aussi à cette période qu’il a envoyé son projet de thèse au DIM Gestes pour obtenir une allocation de recherche. « Il y avait tout ce qui fallait dans cette étude pour commencer une thèse ».

Gestes-Rouages

25 % des patients présentaient une souffrance psychique liée au travail.Quels ont été les premiers résultats ? (Article en cours de soumission) « Nous avons constaté que la prévalence globale était assez élevée, avec 25 % de personnes qui venaient en consultation générale pour un problème de souffrance psychique liée au travail, diagnostiqué à l’aide d’un questionnaire standardisé. Ce qui est assez important ». Les informations sur ces pathologies psychiatriques étaient recueillies via l’outil « MINI » (mini international neuropsychiatric interview). Parmi elles, quatre pathologies ont été prises en compte, les patients pouvant en cumuler plusieurs, ou toutes : l’anxiété généralisée (prévalence de 18 % sur l’ensemble des patients ayant participé à l’étude), l’épisode dépressif majeur (14 %), consommation d’alcool (5 %) et risque suicidaire (9 %). L'étude permettait également de prendre en compte les patients exprimant leur souffrance lors de la consultation. « C’était le cas de 24 % des patients pour qui une souffrance psychique liée au travail avait été rapportée. » De même, la détection d’une souffrance liée au travail pouvait être réalisée par le médecin lui-même avec toujours une prévalence aux alentours de 25 %. Autrement dit, peu importe la manière dont les patients ont été « détectés » ou déclarés, la prévalence semble toujours la même. « C’est intéressant car, dans la littérature, de nombreux articles traitent de la souffrance psychique mais le lien avec le travail n’est pas souvent étudié. Cette étude est une première en France ».

Souffrance psychique liée au travail : quelle prise en charge des généralistes ?

Il semblerait que les renvois vers les médecins du travail restent assez rares.
Autre aspect que Mathieu Rivière compte « creuser » : quelle prise en charge le généraliste choisit-il ? Rencontre-t-il des difficultés ? « Nous avons étudié les différents traitements proposés : prescription médicamenteuse ? Arrêt de travail ? Si oui, de quelle durée ? Le médecin a-t-il redirigé le patient vers la médecine du travail ? Un psychologue ou un psychiatre ? Nous n’avons pas encore vraiment creusé ces questions. C’est la prochaine étape ». Cela dit, en attendant des résultats plus précis, il semblerait que les renvois vers les médecins du travail restent assez rares… « Il serait intéressant de se pencher là-dessus. Cela pourrait même être un argument de plus pour faire intégrer un volet sur la souffrance psychique en lien avec le travail dans la formation des médecins ». Idem pour les redirections vers les psychiatres/psychologues. Rares. Contrairement aux prescriptions médicamenteuses (« le premier réflexe étant de prescrire des anxiolytiques ou des antidépresseurs ») et aux (longs) arrêts de travail. « Un coût important pour la société. » Méthodes thérapeutiques dont l’efficacité reste sans doute à prouver…

Cette recherche pourrait peut-être contribuer à la réflexion autour de la prise en charge de la souffrance au travail et peut-être (pourquoi pas ?) encourager à resserrer les liens entre les médecins généralistes, les professionnels de la psychiatrie/psychologie, voire aussi les médecins du travail.


* http://www.miroirsocial.com/actualite/13404/la-souffrance-psychique-liee-au-travail-en-medecine-generale-mathieu-riviere-doctorant-en-epidemiologie 

** Dim Gestes