jeudi 24 mars 2016

RECHERCHE ETUDE Intoxications médicamenteuses volontaires chez 58 adolescents : étude prospective sur l’impact somatique et les complications biologiques

Mémoire original
Intoxications médicamenteuses volontaires chez 58 adolescents : étude prospective sur l’impact somatique et les complications biologiques
A prospective study on suicide attempts by self-poisoning in adolescents: Symptoms and complications
J. Le Vaillant, , L. Pellerin,  J. Brouard,  D. Nimal-Cuvillon
Service de pédiatrie médicale, CHU Caen, avenue de la Côte-de-Nacre, 14033 Caen, France
Archives de Pédiatrie Available online 23 March 2016

Résumé

Les complications biologiques et l’impact somatique des intoxications médicamenteuses volontaires (IMV) chez l’adolescent ont été peu évalués. L’objectif de notre étude, descriptive, prospective et monocentrique, était de décrire les circonstances du geste, les substances ingérées ainsi que leurs complications. Elle s’est déroulée au service d’accueil des urgences pédiatriques et dans les services de pédiatrie et réanimation pédiatrique du Centre hospitalier universitaire de Caen. Tous les enfants âgés de 10 à 18 ans s’étant présentés entre le 1er juin 2012 et le 1er juin 2013 pour une IMV ont été inclus. Une évaluation somatique et biologique a été réalisée à l’arrivée, et répétée pendant l’hospitalisation. Un questionnaire a été rempli en parallèle pour identifier les substances ingérées et les facteurs de risque de tentative de suicide (TS). Le paracétamol avait été la substance la plus utilisée comparativement aux autres médicaments (p = 0,01). Les douleurs abdominales à l’arrivée étaient significativement associées à la prise de paracétamol (p = 0,02). Au total, 3,4 % des adolescents ont présenté une insuffisance rénale aiguë, et 3,4 % une insuffisance hépatique aiguë en lien avec une prise de paracétamol à dose toxique. Les anomalies biologiques et l’examen somatique s’étaient normalisés avant la sortie d’hospitalisation. La durée moyenne d’hospitalisation a été de 7,1 jours. La prévention de l’accès aux traitements médicamenteux par les adolescents pourrait permettre une réduction du risque de survenue de complications biologiques. La prévention des récidives d’IMV reste également à améliorer pour permettre de diminuer la mortalité par répétition des TS.
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0929693X16300811