lundi 14 mars 2016

NOTICE ARTICLE Prise en charge médicamenteuse en milieu carcéral : contribution de l’équipe pharmaceutique à la sécurité des patients

Prise en charge médicamenteuse en milieu carcéral : contribution de l’équipe pharmaceutique à la sécurité des patients
L. Lalande a, , , C. Bertin a,  C. Rioufol b, P. Boleor b, D. Cabelguenne a
a Unité de pharmacie clinique en milieu carcéral, maison d’arrêt de Lyon-Corbas, groupement hospitalier Sud, hospices civils de Lyon, boulevard des Nations, 69960 Corbas, France
b Service de pharmacie, groupement hospitalier Sud, hospices civils de Lyon, bâtiment 3A, 165, chemin du Grand-Revoyet, 69310 Pierre-Bénite, France
Annales Pharmaceutiques Françaises
Volume 74, Issue 2, March 2016, Pages 146–153

Résumé
Objectifs
Aux prisons de Lyon, la prise en charge médicamenteuse des détenus se fait en collaboration avec les médecins et pharmaciens. L’ensemble des prescriptions est analysé par les pharmaciens dans l’unité sanitaire. L’objectif de ce travail est de dresser un bilan des interventions pharmaceutiques (IP) réalisées et montrer l’implication de l’équipe dans la détection et la gestion des problèmes médicamenteux.
Méthodes
Les IP effectuées entre le 1er juin 2012 et le 31 décembre 2014 et saisies dans la base Act-IP® de la SFPC ont été rétrospectivement analysées.
Résultats
Sur les 18 205 ordonnances analysées, 4064 (soit 22,3 %) ont fait l’objet d’une IP. Les principaux problèmes rencontrés ont été en fréquence décroissante : monitorage à suivre (15 % des interventions), problème d’observance (13 %), posologie supra-thérapeutique (10 %), non-conformité aux consensus (8 %). Ces interventions ont été acceptées dans 78 % des cas. Les médicaments majoritairement impliqués appartenaient à la classe des médicaments du système nerveux central. Parmi les interventions, 8 % ont été à l’initiative des préparateurs en pharmacie ; il s’agissait essentiellement de la détection des problèmes d’observance.
Conclusions
Les interventions réalisées reflètent les travaux de sécurisation mis en place dans la période par les pharmaciens en collaboration avec les médecins, notamment sur le suivi des traitements par neuroleptiques ou le plafonnement des doses de benzodiazépines. Par ailleurs, la détection des patients non observant constitue un levier pour l’optimisation du traitement médicamenteux puisqu’elle permet d’expliquer certains échecs thérapeutiques dans une population où les comorbidités psychiatriques et le risque suicidaire sont élevés.
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0003450915000887