jeudi 4 février 2016

COMMUNIQUE DE PRESSE PHARE Enfants-Parents – Prévention du suicide – février 2016

Communiqué de presse – PHARE Enfants-Parents – Prévention du suicide
3 février 2016
20ème Journée Nationale pour la Prévention du Suicide du 5 février 2016

PHARE Enfants-Parents ouvre un site d’information pour aider à l’interprétation des comportements de mal-être, et ainsi éviter le geste suicidaire
  • Avec le concours d’une douzaine de spécialistes, dont les psychiatres Boris CYRULNIK, Philippe JEAMMET, Xavier POMMEREAU, PHARE Enfants-Parents a formalisé, sous la forme de fiches pédagogiques, les différentes situations et signes de mal-être observés chez les jeunes. Accessibles sur son nouveau site www.phare.org, les « fiches prévention » fournissent à l’entourage les informations pour mieux repérer les signaux d’alerte, comprendre l’état de l’enfant et adopter le comportement adéquat.
  • Cette démarche encore inédite répond au déficit d’information exprimé par les parents, tant en amont de la prise en charge, que pendant le suivi médical ou psychologique de leur enfant. PHARE Enfants-Parents insiste sur l’impérieuse nécessité d’associer l’entourage à la démarche thérapeutique des jeunes.
Le nécessaire repérage des signes de mal-être
Variables, parfois inapparentes, les manifestations d’une crise suicidaire sont difficiles à cerner, d’autant qu’il est peu aisé de faire la distinction entre le comportement adolescent et celui d’un mal-être latent et profond. De plus, l'idée même que son enfant puisse attenter à ses jours peut paraître inconcevable, au point d’en occulter inconsciemment les signes d'alerte. Dans les 243 cas de suicides que l’association a étudiés depuis 1997, 65% des parents n’ont pu identifier les signes avant-coureurs avant le passage à l’acte.
D’où la nécessité de mettre à la portée de tout un chacun des repères sur les signes d’alerte : fugue, scarification, décrochage scolaire, violence, trouble alimentaire grave, dépendances, irritabilité, nervosité, anxiété, repli sur soi, troubles du sommeil, état dépressif, tentative de suicide. C'est leur cumul, ou leur survenue comme une rupture par rapport au comportement habituel, qui doit alerter l’entourage sur un mal-être profond et donc un risque suicidaire.
Adopter le comportement adéquat
Dans la lignée des ouvrages publiés par l’association, les fiches prévention constituent une mine de renseignements utiles à tous ceux qui sont confrontés à la souffrance d’un enfant. Conçues comme un guide, elles conseillent l’entourage qui, par méconnaissance, peut avoir des réactions inadaptées, au risque d’aggraver involontairement l’état de l’enfant. Abordées par thèmes, ces fiches suggèrent des attitudes à privilégier ou à éviter et apportent l’éclairage d’un spécialiste. Elles fournissent aussi des renseignements précieux pour orienter vers le soin et la thérapie.Première expérience de ce type en France, cette démarche s’inscrit dans la logique de prévention du suicide que PHARE Enfants-Parents a toujours soutenue et qui se trouve ainsi renforcée par la clarté et la richesse de son nouveau site.
Associer les parents au parcours thérapeutique de leurs enfants
Les parents tiennent une place déterminante dans l’amélioration de l’état de l’enfant. Pourtant, confrontés aux situations de mal-être, ils sont trop souvent tenus à l’écart du diagnostic et ne reçoivent, dans la majorité des cas, aucun conseil de la part du praticien.
Il est à regretter, qu’au titre du secret professionnel, les parents ne soient pas plus associés au dispositif de soins d’un jeune repéré en situation de profond mal-être ou ayant intenté à sa vie, et ce malgré les recommandations formulées par la Conférence de consensus en 2000i. C’est trop souvent après le décès de l’enfant, hélas, que les parents ont plus ou moins connaissance du diagnostic.
Aussi, pour éviter que ne se perpétuent de telles situations, l’association insiste sur la nécessité, d’une part, de former les professionnels de santé à la pratique des échanges avec les familles et d’autre part, d’intégrer les parents aux protocoles de soins en organisant des rencontres systématiques entre les professionnels de santé, à tous les niveaux, et l’entourage.
C’est dans cet esprit que des consultations familiales sont organisées par PHARE Enfants-Parents. Elles ont démontré leurs bienfaits : les familles y trouvent un soutien, un espace de parole, une ouverture vers d‘autres possibles et l’enfant a le sentiment d’être soutenu, sans être désigné comme « le » malade ou « la » source des problèmes.
« Les mentalités restent encore à évoluer pour cesser d’associer les parents à la cause des troubles de leur enfant. Aujourd’hui, l’immense majorité des enfants sont désirés et choyés. Les troubles sont souvent liés à une situation douloureuse, dans laquelle les parents sont aussi victimes que leurs enfants », commente Xavier POMMEREAU, Psychiatre, Chef du Pôle aquitain de l'adolescent au CHU de Bordeaux. « Il est erroné de penser qu’on puisse soutenir un adolescent, sans s’occuper de la souffrance parentale. Par expérience, l’adhésion des jeunes gens aux soins s’en trouve améliorée, même quand ils sont en conflit avec leurs parents. Pour ma part, je ne peux pas imaginer ne pas les associer au suivi de leur enfant », affirme-t-il.
CONTACTS PRESSE :
Virginie Belloir
Florence Gillier & Associés
01 41 18 85 55
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virginieb@fgcom.fr

Thérèse Hannier
Présidente de l’association
01 42 66 55 55
06 61 54 93 64
PHARE Enfants-Parents :
5 Rue Guillaumot, 75012 Paris
www.phare.org | Phare Enfants-Parents

Association loi 1901 d’intérêt général, PHARE Enfants-Parents oeuvre depuis 1991 pour prévenir le mal-être et le suicide des jeunes. Fondée et présidée par Thérèse HANNIER, également co-fondatrice puis présidente (de 2010 à 2012) de l'UNPS (Union Nationale de Prévention du Suicide), l'association apporte écoute et assistance aux parents et enfants, ainsi qu’à toute personne confrontée au mal-être d'un jeune.
Ligne d'écoute : 01 43 46 00 62 |vivre@phare.org

i Conférence de consensus, La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge, Fédération Française de Psychiatrie, 19-20 octobre 2000 – Paris