mardi 24 mars 2015

AUTOUR DE LA QUESTION ..Comment les forces de l'ordre gèrent les disparitions ?


Extraits article  "Comment les forces de l'ordre gèrent les disparitions ?"
Région > Aisne

Comment les forces de l'ordre gèrent les disparitions ?
À partir de quand peut-on parler de disparition inquiétante ? Après les récents appels à témoin, décryptage des méthodes de recherche.

Photo d'archives
Photo d'archives
Le corps de ** a été retrouvé samedi après-midi dans sa voiture au fond du canal à **. « Suicide », a conclu le parquet. Depuis près d’une semaine, cette habitante de ** faisait l’objet d’intenses recherches de la part des gendarmes, rapporte l'Aisne Nouvelle. Sa photo avait également été diffusée sur les réseaux sociaux et dans la presse. Car dès les premières heures, sa disparition était jugée inquiétante.
Rares sont les cas qui mobilisent autant d’enquêteurs sur le terrain. Pourtant les signalements de personnes disparues sont plus fréquents qu’on ne le croit. « Ce n’est pas quotidien mais on en a plusieurs par semaine », précise le commandant de police Béatrice Kalsch, à l’État-major de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de l’Aisne. Du côté de la gendarmerie, les statistiques sont sensiblement les mêmes, voir légèrement supérieurs.
Les mineurs c’est « toujours inquiétant »
Pour savoir s’il faut employer les grands moyens, les forces de l’ordre prennent d’abord en compte l’âge de la personne disparue. « S’il s’agit de mineurs c’est toujours inquiétant », précise le commandant Kalsch. « Un mineur de moins de 13 ans c’est très inquiétant », embraye la capitaine Alexandra Perroud qui dirige la compagnie de gendarmerie de Laon. Souvent, il s’agit de simples fugues mais ces disparitions sont tout de suite prises au sérieux.
Dans le cas de personnes majeures, les renseignements sur l’état de santé sont déterminants. « S’il s’agit d’un majeur protégé, atteint d’un handicap ou dépressif, c’est aussi un critère », complète la capitaine de gendarmerie. Les équipes sont immédiatement déployées « si on sait qu’il a des intentions suicidaires ou si on a des éléments que la personne pourrait être impliquée dans un crime ou un délit », ajoute son homologue de la police.
Dans l’Aisne, il n’existe aucune unité spécialisée dans la recherche de personnes disparues mais en cas de doute sérieux, les moyens déployés peuvent être impressionnants. Outre les investigations classiques (hôpitaux, voisinage, géolocalisation, caméras en cas de retrait au distributeur…) il n’est pas rare que les enquêteurs fassent appel à l’hélicoptère, aux plongeurs ou aux chiens pisteurs. Surtout en zone gendarmerie.
Les personnes majeures sont libres de quitter leur domicile et revenir quinze ans plus tard sans en informer leurs proches. La liberté d’aller et de venir reste un droit fondamental. Et ce qui peut paraître « inquiétant » pour une famille ne l’est pas forcément pour les autorités judiciaires.