mardi 2 décembre 2014

CANADA, USA RECHERCHE L’épigénétique environnementale et le risque suicidaire : Reconsidérer la notion de contexte dans un style de raisonnement émergent »

Stephanie Lloyd et Eugene Raikhel, « L’épigénétique environnementale et le risque suicidaire : Reconsidérer la notion de contexte dans un style de raisonnement émergent », Anthropologie & Santé [En ligne], 9 | 2014, mis en ligne le 20 novembre 2014, consulté le 02 décembre 2014. URL : http://anthropologiesante.revues.org/1568


Stephanie Lloyd Département d'anthropologie, Université Laval, stephanie.lloyd@ant.ulaval.ca
Eugene Raikhel Department of Comparative Human Development, University of Chicago, eraikhel@uchicago.edu
Résumés

L’ “épigénétique environnementale” étudie les effets potentiels de l’environnement sur l'expression des gènes à travers un ensemble de mécanismes moléculaires. Ce domaine de la recherche biologique connaît un développement rapide mais reste contesté. Il a été salué par certains spécialistes des sciences sociales à la fois comme un paradigme renversant nombre d’idées reçues concernant l'évolution et l'hérédité, mais aussi comme un signe de l'ouverture d’un espace de recherche proprement biosocial. L’épigénétique environnementale laisse toutefois sceptiques ceux qui n’y voient que la réduction de l'environnement et du contexte social – et les interventions potentielles – à l'échelle des mécanismes moléculaires. Dans cet article, nous explorons ces questions à la lumière d’une recherche ethnographique dans un groupe pluridisciplinaire de chercheurs étudiant le comportement suicidaire. Alors qu'un « style de raisonnement » spécifique émerge de leurs recherches qui molécularisent une gamme de facteurs environnementaux et les localisent dans le cerveau, nous soutenons qu’il reflète davantage, de la part des scientifiques, un « réductionnisme pragmatique » plutôt qu’une conception étroite du suicide. La construction d’explications plus complexes du risque de suicide – intensifiant l’approche interdisciplinaire – n'est en effet pas tant limitée par l'intérêt des chercheurs, que par des contraintes techniques, l’accès à des matières cérébrales spécifiques et le développement de pratiques de recherche innovantes.

Mots-clés :

neurosciences, génétique/génomique, suicide, style de raisonnement, risque.

Plan

Le tournant épigénétique
La molécularisation de l’environnement et la recherche d’un « cerveau suicidaire »
Les implications sociales de l’émergence du style de raisonnement des recherches épigénétiques sur le suicide
Éléments de conclusion : suicide, épigénétique et sciences sociales

Texte intégral : http://anthropologiesante.revues.org/1568#quotation

 http://anthropologiesante.revues.org/1568