mardi 14 mai 2013

CANADA Une chercheuse de Concordia utilise l'art pour illustrer les effets transculturels du suicide

Rompre le silence sur le suicide - Une chercheuse de Concordia utilise l'art pour illustrer les effets transculturels du suicide

Source http://www.guidesanteenligne.com/detail_news.php?ID=431562&titre=Rompre+le+silence+sur+le+suicide+-+Une+chercheuse+de+Concordia+utilise+l%27art+pour+illustrer+les+effets+transculturels+du+suicide&cat=;21;28 

7/05/2013


Une telle réaction est commune à bien des cultures dans le monde. Selon une nouvelle étude menée à l’Université Concordia, peu importe le milieu où le suicide frappe, un voile de honte et un sentiment d’interdit l’entourent. Cette attitude oblige souvent les proches touchés par le suicide à vivre leur deuil dans la solitude et provoque des sentiments d’impuissance et de désespoir.

Yehudit Silverman, professeure au Département de thérapies par les arts de l’Université Concordia, a consacré une grande partie de sa carrière à la question du suicide. Scénariste et directrice d’un film sur la face cachée du suicide (The Hidden Face of Suicide), elle vient de publier dans la revue à comité de lecture The Arts in Psychotherapy ses récentes conclusions sur les aspects communs du suicide dans différentes cultures.

Coécrit avec l’art-thérapeute Fiona Smith et la thérapeute par l’art dramatique Mary Burns, l’article décrit comment les arts peuvent contribuer à établir un dialogue entre des personnes de diverses communautés culturelles touchées par le suicide, pour qu’elles puissent commencer à guérir et retrouver l’espoir. Selon la Pre Silverman : « Quand un sujet est tabou, il est important de trouver d’autres véhicules que les mots pour exprimer des sentiments. Les arts peuvent être un moyen puissant de traduire l’inexprimable et de briser le silence et les préjugés qui entourent encore le suicide ».

Yehudit Silverman a tiré ses conclusions dans le cadre d’un symposium novateur tenu à Montréal en juin 2010, qui réunissait des représentants de diverses communautés : inuit, mohawk, juive, chrétienne, bahá’íe, sud-asiatique du Canada, aînés et LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et trans). Au début du symposium, les membres de chaque groupe ont illustré la façon de voir le suicide dans leur communauté, par une présentation non verbale. Grâce à ces présentations éloquentes, les participants ont pu constater les différences et les similitudes dans la façon dont chaque culture voit le suicide.

Les participants ont travaillé dans des groupes transculturels organisés selon les thèmes et les identités qui illustraient le mieux leur propre expérience du suicide. Ils ont ensuite exploré les points de vue et sentiments qui les ont menés au symposium. Tout le travail s’est fait à travers l’expression artistique créative de chaque groupe.

Un groupe a construit un tipi orné d’un masque blanc dont la base représentait des larmes. Un bol d’eau a été placé devant la structure, entouré de bougies et de branches de cèdre, et des plumes déposées au centre représentaient des victimes du suicide. Selon un participant : « Nous voulions créer un rituel et un espace sûr favorables à la sensibilisation au suicide, une cérémonie propice à créer l’ouverture, l’échange et un lien avec la Terre ». Un autre projet consistait à créer des bannières composées de textes, de couleurs, d’images et d’objets pour traduire les thèmes et sentiments émergeant chez les participants.

À partir des exercices faits tout au long du symposium, les chercheurs ont cerné les thèmes transculturels du suicide qui se dégageaient des discussions et des œuvres d’expression créatrice des participants. Il y avait entre autres le suicide en tant que tabou, la dissimulation et l’isolation, l’impact multigénérationnel, l’observation d’autrui et l’observation par autrui. Comme le fait remarquer la Pre Silverman : « Pour la première fois, les participants ont pris conscience que le tabou du suicidetouche chaque culture, chaque communauté, chaque classe et chaque conditionsociale. »
Le projet est une réussite sur deux plans : le recours à l’art pour mieux sensibiliser au suicide et le choix de thèmes qui transcendent les frontières culturelles. Selon la Pr. Silverman : « Une nouvelle méthode capable de faire émerger les sentiments complexes liés au suicide se dégage de nos conclusions. En montrant l’interconnexion des différentes communautés et cultures à travers le problème du suicide, nous pouvons contribuer à amorcer la guérison – et à briser le silence. »
Site Web de Yehudit Silverman : www.yehuditsilverman.com
The Story Within

 The Hidden Face of Suicide

Information article " Coming together in pain and joy: A multicultural and arts-based suicide awareness project"
Volume 40, Issue 2, April 2013, Pages 216–223

  • Yehudit Silverman, R-DMT, RDTa, , ,
  • Fiona Smith, MA, ATRb,
  • Mary Burns, MAc
  • a Creative Arts Therapies Department, Concordia University, 1455 de Maisonneuve Blvd., W. Montreal, Quebec, Canada H3G 1M8
  • b #14, 4595 Grand Blvd., Montreal, Quebec, Canada H4B 2Y1
  • c 4867 Mayfair Avenue, Montreal, Quebec, Canada H4V 2E6

Résumé : La question du suicide est encore tabou dans de nombreuses cultures et le silence qui entoure ce problème est souvent destructeur. Ceux qui sont touchés par le suicide ont peu d'occasions d'exprimer leur douleur et leurs communautés sont laissés dans le sentiment d'impuissance. Les thérapies artistiques créatives ont été utilisées pour traiter les émotions qui entourent le suicide, mais peu de projets ont étudié l'utilisation des arts pour promouvoir la sensibilisation au suicide. En outre, il y a un manque de recherche multiculturelle dans ce domaine. Cet article décrit un symposium axé sur les arts de deux jours qui a réuni des membres de diverses communautés culturelles, y compris les Inuits, Mohawks, juive, chrétienne, Baha'i, Canadian sud-asiatiqueLGBTQ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres ,) les communautés gay. À travers le théâtre, la musique, l'art-faire et de l'écriture, les participants ont exploré ce sujet difficile, ont exprimé des sentiments complexes et ont partagé leurs points de vue. Une conception de l'étude de cas instrumentale a été utilisée pour ce projet de recherche. Les objectifs étaient de recueillir des informations sur l'expérience des participants d'explorer la question du suicide au sein d'une approche axée sur les arts et pour déterminer si les thèmes interculturels pourraient émerger. Les résultats indiquent que l'utilisation des arts a contribué à faciliter le dialogue et la communication et des thèmes interculturels spécifiques d'en émerger.

http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0197455613000737