vendredi 29 juin 2012

BLOG EN VACANCES

Le blog infosuicide est en vacances et sera de retour le 17 juillet...

Bien à vous tous

MANIFESTATION DIJON JOURNEE D'ECHANGE

Journée d'echange de pratiques : Repérage et gestion de la crise suicidaire le 14.09.2012 à  Dijon -



Journée organisée en partenariat avec l'Adosphère de Dijon et le DISP Centre-Est Dijon
Renseignements et inscriptions
contact@ireps-bourgogne.org
Tél. : 03 80 66 73 48 - Fax : 03 80 65 08 18
Lieu Lieu : Dijon

jeudi 28 juin 2012

Protection de la santé des travailleurs au Danemark et en Suède

Protection de la santé des travailleurs au Danemark et en Suède
13 juin 2012 ( rapport d'information )
Par Mmes Annie DAVID, Jacqueline ALQUIER, Marie-Thérèse BRUGUIÈRE, Christiane KAMMERMANN, Gisèle PRINTZ, MM. Jean-Marie VANLERENBERGHE et Dominique WATRIN au nom de la commission des affaires sociales
Notice du document
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Extraits :   "La prise en compte des nouveaux risques liés à la santé au travail

Le Danemark et la Suède ne connaissent pas, en tout cas jusqu'à présent, de phénomène de suicide au travail>. Cette situation, qui peut être marginalement liée à une question d'appréhension statistique du phénomène, découle de l'importance accordée au bien-être du salarié et aux mesures prises pour le protéger contre le stress.

En matière de prise en charge des risques liés à la santé au travail, le Danemark apparaît aujourd'hui en pointe sur la question des risques psychosociaux (RPS). C'est sans doute ce pays qui, au sein de l'Union européenne, propose l'approche la plus intégrée sur cette thématique en termes tout à la fois de mobilisation des partenaires sociaux, tant au niveau national que sectoriel, de priorité politique, d'établissement d'un corpus juridique au niveau national, de prise en charge collective et de prévention.

Dans son plan d'action 2012-2020, le gouvernement danois a identifié les RPS comme un des risques les plus significatifs pour le futur et le stress comme une des conséquences pour la santé les plus importantes, juste après les maladies cardiovasculaires et avant les accidents et les troubles musculo-squelettiques. Il se fixe un objectif de réduction de 20 % d'ici à la fin de la période.

La prise en compte de la souffrance psychologique au travail date du début des années 1990. Un arrêté danois sur l'exécution du travail impose de tenir compte de la santé mentale du travailleur dans l'organisation du travail et, depuis 2001, il incombe à l'employeur de s'assurer que ses employés ne sont pas victimes de harcèlement moral ou sexuel.

Au Danemark comme dans d'autres pays, notamment la France, certains troubles psychiques peuvent faire l'objet d'une reconnaissance en tant qu'accident du travail, s'ils sont consécutifs à un traumatisme grave (agression par exemple). Mais, seul parmi les Etats de l'Union européenne, le Danemark a complété ces dispositions et récemment inscrit le stress post-traumatique dans ses tableaux de maladies professionnelles reconnues et indemnisées.

Une victime du stress au travail peut donc se voir reconnaître des droits à indemnisation au titre d'un accident du travail si le syndrome post-traumatique est lié à un événement précis mais, si c'est l'organisation du travail elle-même qui est en cause, elle peut également relever de plein droit d'une indemnisation au titre d'une maladie professionnelle. Le Comité des maladies professionnelles, instance paritaire en charge de l'examen des demandes d'indemnisation, peut reconnaître le caractère professionnel des troubles de la santé mentale s'ils ont été causés en tout ou partie par des caractéristiques particulières du travail, spécialement s'il y a <eu des contraintes sur une longue période, en relation avec des situations de violence ou menaces de violence, de harcèlement d'une certaine gravité, de suicide ou de toute autre situation de grave stress> qui ne soit pas typique du travail exercé. Le nombre de pathologies psychiques est passé au Danemark de 3 en 1996, à 231 en 2004 et à 891 en 2010, soit une augmentation de 286 %.

Des actions de prévention sont également menées. L'inspection du travail peut décider d'envoyer des psychologues inspecter l'environnement psychosocial d'une entreprise si elle suspecte cette dernière de connaître des problèmes dans ce domaine et un questionnaire dit « de Copenhague », destiné à mesurer le stress au travail, a été développé par le National Research Centre for the Working Environment (Centre de recherche national sur l'environnement de travail) et repris au niveau européen, notamment par l'Espagne. Un « baromètre du stress » a également été développé par les partenaires sociaux, pour mesurer le degré de stress chez les employés. Il est utilisé par les institutions gouvernementales comme l'inspection du travail. La délégation de votre commission a été particulièrement intéressée par ce dispositif qui devrait être développé au niveau européen.



Problèmes traitables

Effondrement

La préoccupation relative aux RPS existe tout autant en Suède avec une reconnaissance croissante du nombre de cas d'invalidité. Le taux de reconnaissance (nombre d'indemnisations octroyées par rapport au nombre de demandes instruites) est d'ailleurs supérieur à celui du Danemark, malgré l'absence d'inscription du stress post-traumatique sur la liste des maladies professionnelles. La distinction pratique tient à la manière dont les troubles sont appréhendés. Un consensus européen, auquel la France est partie prenante, semble se forger sur la manière d'évaluer les symptômes évaluables médicalement. La délégation de votre commission souhaite donc que la reconnaissance des risques psychosociaux comme facteur de maladies professionnelle puisse progresser rapidement dans les vingt-six Etats de l'Union qui n'ont pas encore fait évoluer leur réglementation.

Au sein des entreprises danoises et suédoises, des politiques de prévention sont mises en place. Elles se fondent principalement sur la mise en place de questionnaires destinés à mesurer le moral et l'efficacité des salariés mais aussi conçus pour repérer les RPS. Par-delà la diversité des pratiques des entreprises, des traits communs se dégagent. L'envoi et la collecte de ces questionnaires, généralement annuels, constituent une part importante de l'activité des services de ressources humaines, leur analyse étant le plus souvent confiée à un cabinet extérieur indépendant. L'évaluation de la hiérarchie est une partie intégrante des questions posées, l'anonymat des réponses pouvant être levé si un cas de harcèlement ou de mal-être est identifié à l'occasion de l'analyse des réponses.

Ces exercices représentent un investissement important ; ils ouvrent un espace de dialogue avec les salariés et sont globalement efficaces pour le bien-être dans l'entreprise. Ils rencontrent toutefois des limites. La délégation de votre commission a pu les identifier au sein de l'entreprise Securitas dont l'objectif est un retour des questionnaires de 80 % mais qui ne parvient à obtenir que 50 % de réponses. Celles-ci permettent, semble-t-il, la construction et le suivi d'indicateurs fiables sur le stress dans l'entreprise. Mais force est de reconnaître que la réticence des salariés à répondre, malgré l'insistance de l'entreprise qui envoie plusieurs courriers à leur domicile, marque une certaine désaffection par rapport au travail. Seules des entreprises industrielles comme Rockwool, ayant construit une culture d'entreprise forte, parviennent à mobiliser leurs salariés pour qu'ils répondent presque tous aux questions qui leur sont posées. Le salariat mobile et relativement précaire, composé notamment d'étudiants, d'entreprises comme Securitas, paraît un obstacle à ce type de fonctionnement.

Mobilité et précarité salariale sont une source d'inquiétude pour les autorités et les syndicats suédois qui y voient une source de fragilisation du modèle de négociation collective fondé sur la participation active des salariés. Le développement de l'emploi intérimaire, qui représente 1,3 % du marché de l'emploi et assure environ 110 000 missions par an, paraît encore limité et est encadré par des règles strictes concernant notamment l'obligation de rémunérer l'intérimaire à hauteur d'au moins 90 % du salaire d'un permanent. Mais en dehors de toute légalité, une main-d'oeuvre cachée et tournante se développe, reposant largement sur l'exploitation d'une main-d'oeuvre immigrée. Les mutations liées à la mondialisation, à la concurrence, à la compétition et à la destruction de l'emploi industriel rendent donc plus difficile la mise en oeuvre des mesures de prévention destinées à protéger la santé physique et mentale des salariés.

Le Danemark et la Suède ont une tradition de réaction rapide aux risques émergents pour la santé des travailleurs : ainsi interdiction dans les années 1970 pour l'amiante et, en Suède, dès les années 1980 pour les RPS. Dans ces deux cas, des mesures nationales ont été rapidement élaborées et, au sein des entreprises, des programmes de prévention ont été mis en place d'une manière qui paraît efficace. Mais des incertitudes se font jour face aux risques nouveaux, notamment ceux liés aux nanotechnologies. Sur cette question complexe, étant donné l'imbrication des enjeux économiques et des incertitudes scientifiques, tant le Danemark que la Suède sollicitent une coopération européenne en matière d'évaluation des risques car leur populations sont en effectif trop réduit pour les mener utilement eux-mêmes.

Les entreprises danoises, soucieuses d'investir dans ces secteurs prometteurs, sont demandeuses de certitudes et de réglementation claire, ce qui a conduit le gouvernement danois à créer un Centre national de nanosécurité, mais son action ne peut s'envisager indépendamment de celles des agences équivalentes dans les autres pays membres de l'Union. Face à l'évolution technologique et à la pression de la concurrence internationale sur les entreprises des Etats membres, c'est donc désormais au niveau européen que les risques liés à la santé au travail doivent être évalués.

De même, la délégation a été très sensible à l'appel lancé par la confédération LO au Danemark pour une mobilisation européenne en faveur de l'interdiction mondiale de l'amiante. C'est là un sujet qui doit réunir l'ensemble des Etats de l'Union européenne.

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IRLANDE ETUDE SOCIOLOGIE : War, peace and suicide

War, peace and suicide: The case of Northern Ireland dans  International Sociology July 2012 vol. 27 no. 4 464-482 auteurs Michael W Tomlinson Queen’s University Belfast, Northern Ireland  Michael W Tomlinson, School of Sociology, Social Policy and Social Work, Queen’s University Belfast, Northern Ireland, BT7 1NN. Email: m.tomlinson@qub.ac.uk

Résumé : L’idée de Durkheim que la guerre réduit le suicide grâce à l'intégration sociale et politique plus forte a été utilisée pour expliquer les tendances suicidaires au cours du conflit d'Irlande du Nord et dans la période de paix. Dans cet article, l'applicabilité de Durkheim est une évaluation critique par le biais d'une étude cas de tendances suicidaires par âge, sexe et cause de décès au cours d'une période de 40 ans. La conclusion principale est que la cohorte des enfants et des jeunes qui ont grandi dans les pires années de violence, au cours des années 1970, ont les taux de suicide les plus élevés et augmente le plus rapidement, et explique la tendance pic de suicides qui ont suivi l'accord de 1998. Contrairement à Durkheim, la hausse récente du suicide implique un ensemble complexe de facteurs sociaux et psychologiques. Il s'agit notamment de l'augmentation de l'isolement social, d' une mauvaise santé mentale découlant de l'expérience du conflit, et de meilleure stabilité politique dans dernière décennie. La transition vers la paix signifie que l'agression externalisée n'est plus socialement approuvée. Elle devient intériorisé.

résumé original :
Durkheim’s idea that war reduces suicide through greater social and political integration has been used to explain suicide trends during the Northern Ireland conflict and in the period of peace. In this article the applicability of Durkheim is critically evaluated through a case study of suicide trends by age, gender and cause of death over a 40-year period. The key finding is that the cohort of children and young people who grew up in the worst years of violence, during the 1970s, have the highest and most rapidly increasing suicide rates, and account for the steep upward trend in suicide following the 1998 Agreement. Contrary to Durkheim, the recent rise in suicide involves a complex of social and psychological factors. These include the growth in social isolation, poor mental health arising from the experience of conflict, and the greater political stability of the past decade. The transition to peace means that externalized aggression is no longer socially approved. It becomes internalized instead.

En savoir plus sagepub.com

COMPLÉMENT DU POST Suicide au travail : une étude dégage 4 profils à risque du 22 juin2012

COMPLÉMENT DU POST Suicide au travail : une étude dégage 4 profils à risque du 22 juin2012

"Le risque de suicide au travail"  sur http://www.conseil-entreprise.org/risque-suicide-travail-n87030.html

Dimension dramatique d’un mal-être, le suicide au travail représente près de 500 victimes par an en France et suscite des inquiétudes légitimes. Il est aussi un enjeu considérable en termes de responsabilités civile, pénale, morale de l’entreprise, sans même évoquer les implications sur sa réputation. Afin de prévenir ce risque majeur il faut pouvoir le reconnaitre, l’évaluer et mettre en place des mesures pour aider le salarié en souffrance.

C’est sur cette dimension que Psya, spécialiste de la prévention et la gestion des Risques Psychosociaux en partenariat avec l’Université de Rennes 2 Haute Bretagne a mené une recherche sur l’évaluation du risque suicidaire au travail.
Les résultats ont été présentés le 21 juin lors des 9èmes rencontres Psycho, organisées par Psya.

Le questionnement et la méthode
Pour mener à bien cette approche, Astrid Hirschelmann, Jean Philippe Melchior, Florence Terrade et deux Ingénieurs de recherche, Anne Winter et Aude Ventéjoux de l’Université de Rennes 2 et de l'Université du Maine avec Patrick Charrier de Psya, ont travaillé sur une base terrain en ateliers soutenue par un guide d’entretien :
-Des ateliers avec des professionnels du milieu de l’entreprise: DRH, médecins du travail, psychologue et membres du CHSCT, à raison de six demi-journées d’entretiens collectifs sur une période de 6 mois, les 3 premiers avec 5 à 7 DRH, les suivants avec des médecins du travail, des psychologues et des membres du CHSCT

-Un guide d’entretien avec 4 axes principaux : la prise en compte des RPS dans l’entreprise ; la qualité des relations sociales dans l’entreprise ; les contextes de changements au cours des cinq dernières années ; les possibilités d’anticipation des problèmes.

Les résultats issus de la lecture clinique des ateliers font apparaitre des thèmes récurrents mais aussi par opposition aux connaissances objectives sur le risque de suicide des participants, une prise en compte importante de leur ressenti ou de leur intime conviction.
Les thèmes les plus souvent évoqués sont la responsabilité de l’entreprise et des cadres dirigeants, l’évaluation de la qualité de vie au travail, l’interprétation des comportements individuels et collectifs, la formation de l’encadrement sur ces questions d’évaluation et de prévention, la difficulté à distinguer sphère privée et professionnelle.

Considérer le suicide comme un processus et non seulement comme un acte.
Une modélisation dynamique des situations de vulnérabilité a été réalisée afin que les professionnels puissent distinguer ce qui dans le risque de suicide, relève de l’ordre des problématiques personnelles et des problématiques professionnelles.

Il s’agit de proposer, sur le mode du diagnostic différentiel, une grille de lecture et d’analyse favorisant l’évaluation des situations vulnérantes complexes et dynamiques.

Quatre situations (voir tableau joint) ont été retenues, combinant raisons privées, raisons professionnelles, suicide (ou tentative) sur le lieu de travail, suicide (ou tentative) sur le lieu privé. Pour chaque cas ainsi identifié, la reconnaissance du risque, la manière dont il se manifeste, les ressources mobilisables pour éviter une aggravation de la situation et les effets sur l’entreprise et ses collaborateurs représentent un cadre référent.
Selon ces quatre types de situation, les répercussions et implications pour l'entreprise et l'environnement du salarié ne sont pas les mêmes. Dans tous les cas, l'acte est porteur de sens et revêt une fonctionnalité propre qu'il s'agit de comprendre.
Les préconisations

Être attentif au réel
Aussi simple et souvent aussi difficile à réaliser, le regard de chacun sur l’autre doit être encouragé. Évaluation
de la qualité de vie au travail, enquête et entretiens pour libérer la parole, formation des managers de
proximité à la vigilance sont autant de moyens à mettre en œuvre pour appréhender les situations de risques
dans l’entreprise.

Gérer humainement ses ressources
Les orientations positives de la direction en matière de RPS doivent se traduire par de nouvelles pratiques sur le terrain : passer d’un management de contrôle à un management de soutien, former l’encadrement de proximité à l’ensemble de la problématique, se doter d’un spécialiste RH hors hiérarchie, s’adresser à chaque fois que nécessaire selon les situations de risques à un acteur extérieur à l’entreprise (consultant, psychologue, assistant social,..)

Créer une zone de partage

Il apparait pour les DRH interviewés qu’il existe des difficultés majeures à travailler en coopération pour ne pas dire en synergie avec la médecine du travail. Cette dernière estime quant à elle que les directions ont trop souvent tendance à ne s’intéresser qu’aux symptômes les plus aigus des RPS, sans vouloir trop se pencher sur les divers facteurs qui en sont à l’origine.

Une zone de partage (service RH, CHSCT, médecine du travail) permettrait de sortir par le haut de nombreuses situations de blocage où l’incompréhension rime souvent avec hostilité.

Développer un nouveau rapport aux salariés
Les maitres mots ne peuvent être que veille, communication et accompagnement. En effet la communication
doit être le vecteur d’une nette amélioration de l’ambiance de travail et favoriser le recul des sentiments d’isolement. Toute situation de mal-être doit pouvoir s’exprimer dans l’entreprise que ce soit dans le cadre d’entretien conventionnel comme l’entretien annuel, mais aussi et surtout par la communication entre collègues rendue particulièrement difficile ces dernières années en raison de l’intensification des charges de travail.

Conclusion
La sincérité. Ces préconisations sont des orientations à explorer et à enrichir dans le contexte unique de chaque entreprise. Elles peuvent conduire à de très nettes améliorations dès lors que la volonté des dirigeants n’est pas feinte.

L’attention. Au croisement de la sphère privée et de la sphère professionnelle, des espaces de vulnérabilité se créent qu’il convient de repérer.
L’évaluation. Situer et évaluer sont deux objectifs avant toute intervention ou régulation.


2. A propos de Psya

Créé en 1997 par Jean-Marie Gobbi, Psya fût parmi les tous premiers cabinets français à proposer des solutions de prévention en matière de santé psychologique.

Dans un premier temps, partenaire des assureurs, Psya conçoit un service d’aide psychologique accessible par téléphone et par internet 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour leurs bénéficiaires de manière préventive ou suite à un sinistre.

Le Centre d’Ecoute Psychologique est animé exclusivement par des Psychologues Cliniciens.
Aujourd’hui plus de 700 000 salariés bénéficient en France d’un numéro dédié et gratuit leur permettant d’accéder, de manière anonyme et confidentielle, au Centre d’Ecoute Psychologique Psya qui vient d’être certifié ISO 9001 version 2008.
Puis naturellement, Psya développe de manière progressive et en étroite collaboration avec les entreprises (Direction des Ressources Humaines, CHSCT, médecine du travail), une gamme complète de prestations dans le domaine de la prévention et de la gestion des risques psychosociaux au travail.
Aujourd’hui, 60 collaborateurs - psychologues cliniciens, victimologues, psychologues du travail, ergonomes, psychosociologues, sociologues, consultant RH - tous conscients des enjeux liés à la santé des salariés interviennent, en collaboration avec tous les acteurs de l’entreprise, sur les trois niveaux de prévention :
- Prévention primaire (axe organisationnel) : Audit & Conseil
- Prévention secondaire (axe managérial) : Sensibilisation & Formation
- Prévention tertiaire (axe individuel) : Soutien & Accompagnement
Psya est habilité en qualité d’Intervenant en Prévention des Risques Professionnels «IPRP». L’ensemble de ses intervenants sont diplômés et soumis au code de déontologie de leur profession garantissant ainsi éthique et confidentialité.

Psya, est présent à Paris, Lyon, Rennes, Bordeaux et Marseille ainsi qu’en Espagne et en Italie.
Enfin, Psya est membre de la F.I.R.P.S (Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux).


INFO ++ : Support conférence sur wk-rh.fr http://www.wk-rh.fr/actualites/upload/support%20conf_suicide.pdf

Différents articles sur la revue Lancet de juin ...

NOTES DE LECTURE BIENTÔT EN LIGNE

Suicide affects all of us
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Pages 2316-2318
E Michael Lewiecki, Sara A Miller


The changing global face of suicide
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Pages 2318-2319
Michael R Phillips, Hui G Cheng


Suicide mortality in India: a nationally representative survey Original Research Article
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Pages 2343-2351
Vikram Patel, Chinthanie Ramasundarahettige, Lakshmi Vijayakumar, JS Thakur, Vendhan Gajalakshmi, Gopalkrishna Gururaj, Wilson Suraweera, Prabhat Jha, for the Million Death Study Collaborators


Self-harm and suicide in adolescents Review Article
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Pages 2373-2382
Keith Hawton, Kate EA Saunders, Rory C O'Connor


Implementation of the “safety first” recommendations and suicide rates
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Page 2337
Dieneke Hubbeling, Robert Bertram


Implementation of the “safety first” recommendations and suicide rates
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Page 2337
Jemima Gregory, William E Lee, Alex D Tulloch, Rina Dutta, Simon Wessely

Suicide in young men Review Article
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Pages 2383-2392
Alexandra Pitman, Karolina Krysinska, David Osborn, Michael King

Means restriction for suicide prevention Review Article
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Pages 2393-2399
Paul SF Yip, Eric Caine, Saman Yousuf, Shu-Sen Chang, Kevin Chien-Chang Wu, Ying-Yeh Chen
VOIR ARTICLE LIE SUR LE BLOG D'INFOSUICIDE.ORG


Suicide prevention: steps to be taken
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Page 2314
The Lancet


Implementation of the “safety first” recommendations and suicide rates – Authors' reply
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Pages 2337-2338
Nav Kapur, David While, Kirsten Windfuhr, Louis Appleby, on behalf of the authors

Keith Hawton: chance favours the prepared mind
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Page 2333
Niall Boyce

Progress for children: a report card on adolescents
The Lancet, Volume 379, Issue 9834, 23–29 June 2012, Pages 2323-2325
Claudia Cappa, Tessa Wardlaw, Catherine Langevin-Falcon, Judith Diers

FICHE ARTICLE Traitement de la dépression de l'adulte en médecine générale : les antidépresseurs sont-ils efficaces ? Une revue de la littérature

ARTICLE Traitement de la dépression de l'adulte en médecine générale : les antidépresseurs sont-ils efficaces ? Une revue de la littérature. BOUSSAGEON (R.), GILBERT (D.) 1
MEDECINE : REVUE DE L'UNAFORMEC
2012 ; vol. 8 : n° 1 : Pages : 20-23
(1) Société Française de Documentation etde Recherche en Médecine Générale, FRANCE

Résumé / Abstract Contexte: L'efficacité des antidépresseurs, remise en cause dans des méta-analyses incluant des données non publiées, doit être évaluée dans le contexte des soins primaires et psychiatriques ambulatoires. Méthode: Revue systématique des méta-analyses et essais cliniques randomisés dans Pubmed et Cochrane. Résultats: Une première méta-analyse (2 283 patients de soins primaires, suivis en moyenne 8 semaines) montrait une efficacité des antidépresseurs supérieure au placebo: risque relatif d'obtenir une réponse ou une rémission de 1,24 [1,11 à 1,38] pour les tricycliques et de 1,28 [1,15 à 1,43] pour les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Une seconde méta-analyse (718 patients de soins psychiatriques ambulatoires) montrait que l'efficacité augmentait avec la sévérité initiale de façon similaire dans les deux classes. Le critère d'efficacité retenu par le National Institute for Clinical Excellence était atteint pour des dépressions « très sévères ». Les deux autres essais cliniques randomisés obtenus n'ont pas montré de différence significative vs placebo. Discussion: Les antidépresseurs ne sont efficaces en médecine générale qu'au-delà d'un seuil de dépression « très sévère » qui s'élève encore si l'on inclut les données non publiées, mais aussi en fonction de l'âge, du choix du patient, et du suivi accompagnant le traitement médicamenteux. Le rapport bénéfice/risque doit prendre en compte les effets indésirables (le risque suicidaire augmente chez le sujet jeune, impact inconnu chez l'adulte). Les recommandations de poursuivre ces traitements 16 à 20 semaines après consolidation ne s'appuient que sur un seul essai prolongé. Conclusion: Des études de longue durée et dépourvues de conflits d'intérêt devraient être menées et systématiquement publiées quels que soient leurs résultats.


Info signalée par la lettre de l'IRDES

"Étude exploratoire des déterminants contextuels du travail liés au suicide"

"Étude exploratoire des déterminants contextuels du travail liés au suicide" présentée au 32è Congrès national de médecine et santé au travail qui s'est tenu à Clermont-Ferrand du 5 au 8 juin.

Présentation : Étude exploratoire des déterminants contextuels du travail liés au suicide J.BAUGÉ (1), M.ROGER (2), G.VALLERY (3)

(1) médecin du travail, AIMT37, 37520 La Riche et réseau VIES37, 37000 Tours. jbauge@aimt37.asso.fr.
(2) psychologue du travail, MTA, 02100 Saint Quentin. magali.roger@mt02.org.
(3) professeur, laboratoire de psychologie appliquée, université de Picardie Jules Verne, 80025 Amiens. gerard.vallery@wanadoo.fr.

Objectif
Recherche de liens entre conduites suicidaires et situations de travail à risque, pour contribuer aux actions de prévention du risque suicidaire dans les entreprises.

Méthode
Etude des cas de suicides ou tentatives connus de 17 médecins de Tours, dans le cadre d’un mémoire de D.U. Stress et Santé au travail (Université de Picardie, Amiens). Approche détaillée du contexte de travail des suicidants lors d’entretiens avec leur médecin du travail. Élaboration d’une grille d’analyse. Cotations (de 0 à 4) des éléments issus du modèle « demande-autonomie au travail » de Karasek et de l’investissement apparent dans le travail. Étude du contexte socioéconomique et du cadre temporel de la conduite suicidaire.


Résultats
Sur les 40 situations suicidaires inventoriées, seules 23, dont le contexte de travail était précisément connu, ont été retenues. Elles concernent 14 suicides (dont 3 sur le lieu de travail) et 9 tentatives (dont 3 sur le lieu de travail).
Si la demande psychologique au travail à laquelle sont soumises les personnes suicidantes est variable, le soutien de la hiérarchie apparaît très faible dans la plupart des cas d’actes suicidaires, notamment pour les tentatives sur le lieu de travail. Au contraire, le soutien des collègues est souvent présent.
La latitude décisionnelle des personnes suicidées est variable. Cependant, pour les personnes ayant effectué une tentative sur le lieu de travail, elle apparaît très faible.
La majorité des parcours des suicidants (suicides aboutis ou tentatives) présentaient un très fort investissement personnel dans le travail.
Dans 12 cas sur 23, il existait un contexte de crise socioéconomique (restructuration, plan social, changement de dirigeant, incertitude sur l’avenir de l’emploi) dans l’entreprise. Dans 14 cas, il existait un dysfonctionnement du management.
Dans 9 cas sur 23, l’évènement suicidaire s’est produit un lundi. La question se pose du rôle du retour au travail dans un milieu délétère comme facteur déclenchant de l’acte.
L’âge des personnes suicidaires est plus élevé que la moyenne (39 ans) des salariés suivis par le service interentreprises. L’âge moyen au moment de l’acte suicidaire est de 44 ans pour les suicides aboutis et de 50 ans pour les tentatives.

Cet abstract vient de paraître dans le n°3, juin 2012, pp.251-252 des Archives des Maladies Professionnelles.

info signalé par Jacques BAUGÉ, médecin du travail

Autres titres des extraits du numéro Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement, Volume 73, Issue 3, June 2012

- Guide d’accompagnement d’un évènement traumatique en milieu de travail
Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement, Volume 73, Issue 3, June 2012, Page 252
J.-M. Le Sceller, C. Bergey-Germain, C. Rondel, J.-L. Douillard, D. Vandeweeghe

- Comment évaluer rapidement le risque suicidaire au cours de la consultation de médecine du travail ?
Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement, Volume 73, Issue 3, June 2012, Page 254
J.-L. Ducher, M.-C. Riol

- Geste suicidaire et travail : enquête aux urgences psychiatriques du CHU de Caen
Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement, Volume 73, Issue 3, June 2012, Page 251
M. Gehin, M. Raoult-Monestel

mardi 26 juin 2012

ETUDE Mortalité par suicide en Inde: une enquête nationale représentative

Mortalité par suicide en Inde: une enquête nationale représentative Vikram Patel, Chinthanie Ramasundarahettige, Lakshmi Vijayakumar, JS Thakur, Vendhan Gajalakshmi, Gopalkrishna Gururaj,Wilson Suraweera, Prabhat Jha, pour "Million Death Study Collaborators" 
RésuméContexte : L'OMS estime qu'environ 170 000 décès par suicide se produisent chaque année en Inde, mais peu d'études épidémiologiques de suicide ont été fait dans le pays. Nous avons cherché à quantifier la mortalité par suicide en Inde en 2010.Méthodes : Le registre général de l'Inde dans le cadre d'une enquête de mortalité nationale représentatif pour déterminer la cause des décès survenus entre 2001 et 2003 représentant 1,1 millions de foyers sur 6671 petites zones choisies au hasard parmi toutes les parties de l'Inde. Dans le cadre de cette enquête, les agents de terrain ont obtenu des informations sur les causes de décès et les facteurs de risque de suicide à partir de proches collaborateurs ou proches de la personne décédée. Deux des 140 médecins formés ont été répartis de façon aléatoire (stratifié seulement par leur capacité à lire la langue locale dans laquelle chaque enquête a été réalisée) de manière indépendante et anonyme assigner une cause à chaque décès sur la base des rapports de terrain électroniques. Nous avons ensuite appliqué la proportion spécifique à l'âge et le sexe des décès par suicide dans cette enquête aux estimations de l'ONU de 2010 le nombre absolu de décèsen Inde pour estimer le nombre de décès par suicide en Inde en 2010.Résultats Environ 3% des décès étudiés (2684 de 95 335) chez les personnes âgées de 15 ans ou plus étaient dus au suicide, ce qui correspond à environ 187 000 décès par suicide en Inde en 2010 à ces âges correspondant à 26,3 pour 100 000 hommes et 17,5 pour 100 000 femmes de plus de 15 ans. Pour les décès par suicide à l'âge de 15 ans ou plus, 40% des décès par suicide chez les hommes (45 100 114 800) et 5% des décès par suicide chez les femmes (40 500 sur 72 100) s'est produite à l'âge de 15-29 ans. Un individu de 15 ans en Inde avaient un risque cumulé d'environ 1,3% de mourir avant l'âge de 80 ans par suicide, les hommes avaient un risque plus élevé (1,7%) que les femmes ont fait (1,0%) , avec en particulier des risques élevés en Inde du Sud (3,5% chez les hommes et 1,8% chez les femmes). Environ la moitié des décès par suicide étaient dues à l'empoisonnement (principalement des ingestions de pesticides).Taux de suicide d'interprétation de la mort en Inde sont parmi les plus élevés dans le monde. Une grande proportion des décès par suicide surviennent entre les adultes âgés de 15 ans et 29 ans, surtout chez les femmes. Les interventions de santé publique telles que les restrictions dans l'accès aux pesticides pourraient empêcher de nombreux décès par suicide en Inde.

LIRE L'étude accessible en ligne en anglais Patel V et coll. : Suicide mortality in India: a nationally representative survey. Lancet, 2012; 379: 2343-51 http://press.thelancet.com/indiasuicide.pdf 


Info signalée par l'actualité médicale de jim.fr" 187 000 suicides en Inde : et moi et moi et moi ? Publié le 26/06/2012

REVUE DE PRESSE "Comment la tour Eiffel tente de dissuader les suicides"

"Comment la tour Eiffel tente de dissuader les suicides"  25/06/2012 sur www.lefigaro.fr/ Par Caroline Sallé

Extraits : 
Filets, grillages, picots, vidéosurveillance… D'importants moyens de sécurité équipent depuis longtemps le monument.

 Exercice d'entraînement des pompiers du groupement de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux (Grimp).

Exercice d'entraînement des pompiers du groupement de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux (Grimp). Crédits photo : Brigade de Sapeurs-Pompiers de P/Brigade de Sapeurs-Pompiers de P 

"Si le colonel (Frédéric Grosjean concernant l'actu de deux tentatives de suicide en moins de 24h) reconnaît que les pompiers du Grimp «n'étaient pas intervenus depuis un bon moment sur la tour Eiffel», reste que ce genre d'incidents n'a rien d'exceptionnel. La grande dame de fer serait en quelque sorte victime de son succès et de sa surmédiatisation. Du coup, le monument s'est depuis longtemps équipé d'importants moyens de sécurité afin de dissuader les candidats au suicide.

Des grillages hauts de trois mètres courent par exemple le long des escaliers. Des garde-corps bien sûr, mais aussi des filets de protection, des filins, des haies de picots, des caméras anti-intrusion et même des éléments coupants ont été disposés un peu partout sur l'édifice qui culmine à 324 mètres. «À chaque fois qu'une faiblesse a été détectée, nous y avons remédié, assure Jean-Bernard Bros, le président de la Société d'exploitation de la tour Eiffel (Sete). On fait le maximum pour ne pas laisser d'opportunités faciles, on renforce sans arrêts les procédures de sécurité, mais bon, on ne peut pas non plus totalement encager la tour Eiffel.»

Le personnel, formé à repérer les comportements suspects, peut aussi donner rapidement l'alerte. «Et si le pire se produit, ce qui est de moins en moins fréquent, nous mettons toujours en place une assistance psychologique afin de les aider car c'est très traumatisant pour eux», estime Jean-Bernard Bros."


LIRE L'ARTICLE EN ENTIER http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/06/25/01016-20120625ARTFIG00761-comment-la-tour-eiffel-tente-de-dissuader-les-suicides.php



MANIFESTATION INITIATIVE : ART THERAPIE RISQUE SUICIDAIRE ETABLISSEMENT PENITENTIAIRE

l’expression par l’art des jeunes incarcérés sur www.chu-nantes.fr

culture - animations
Du 29 juin 2012 au 30 septembre 2012
Un atelier d’expression picturale à visée thérapeutique dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs d’Orvault.
Contexte
Six établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) ont été créé en France depuis 2007. Celui d'Orvault a ouvert en janvier 2008. Il accueille des jeunes âgés de 13 à 18 ans et instaure l'idée d'une action éducative dans un cadre privatif de liberté. Le risque suicidaire est une préoccupation importante pour les intervenants de cet établissement. Les équipes soignantes du service médico-psychologique régional (SMPR), accompagné de l'administration pénitentiaire de l'EPM et de la protection judicaire de la jeunesse, se réunissent tous les 15 jours autour de réunions dites "commissions de prévention suicide". De ces réunions a émergé la volonté d'enrichir l'offre d'activités thérapeutiques pour ces mineurs incarcérés afin de compléter les dispositifs de prévention du suicide.
Projet
 

Le projet est porté par les soignants du SMPR intervenant à l'EPM d'Orvault grâce aux subventions de l'association de recherche pour promouvoir les soins aux détenus dont l'objet est d'identifier les besoins en santé dans les centres pénitentiaires et d'y répondre par la mise en place d'actions spécifiques. Le projet à visée thérapeutique est la mise en place d'ateliers d'expression picturale par la réalisation de fresques murales. Entourés de professionnels soignants (psychiatre, infirmière) et d'un artiste, 10 jeunes incarcérés réalisent une fresque murale qui fera l'objet d'un vernissage dont ils auront la charge. Ils gèrent les invitations, les affiches pour la communication et la confection des pâtisseries servies pendant l'événement. Le projet s'inscrit dans le repérage de l'acte suicidaire et aide à l'expression réelle ou sublimatoire (par l'art) des jeunes incarcérés. Expression qui conduira les professionnels à repérer les besoins en soins et à les orienter sur les aides existantes (groupe de parole, entretien individuel, activités). L'objectif de ce travail de groupe est de lutter contre le suicide et tout comportement auto-agressif, mais aussi contre l'agressivité et la récidive de violence sur autrui ou sur des biens matériels, contre l'isolement social, et contre la récidive pour les auteurs de violences sexuelles.

Partenaires :
le Groupement régional de santé publique

Implication de la Fondation de France :
la subvention de 10 581€ permet le financement du projet pendant trois ans à raison de trois sessions par an.
Résultats
 

3 sessions de ces ateliers ont été mises en place sur un an, soit 30 adolescents concernés. Ces sessions ont permis de développer une activité spécifique avec un autre groupe de jeunes qui est la confection d'affiches présentant le vernissage.
Contact CHU : Ronan Auffret, responsable projet - tél. : 02.51.77.08.82 ou par mail
Contact FHF: Romain Le blanc - tél. 02.51.83.20.74 ou par mail

FRANCE ANNONCE D'UN CANCER ET RISQUE SUICIDAIRE

Cancer : l’annonce est un moment crucial - sur www.actusoins.com/
21 mai 2012 | Emilie Gillet |

L’annonce d’un cancer augmenterait le risque suicidaire. Cependant, le dispositif d’annonce, tel que mis en place en France depuis 6 ans, recueille une satisfaction importante de la part des patients.

Le risque suicidaire est plus élevé chez les patients cancéreux que dans la population générale : il serait multiplié par 1,5 à 2, voire par 15 dans la première année qui suit le diagnostic.

En général, on incrimine la lourdeur du traitement, les effets secondaires, l’évolution défavorable de la maladie, les complications douloureuses etc…

Mais une récente étude1 suédoise, saluée pour sa rigueur et son ampleur, démontre que c’est bien souvent l’annonce même du diagnostic, et non la progression de la maladie, qui est l’élément déclencheur. Or en France, les IDE jouent un rôle très important dans cette étape, à travers le dispositif d’annonce.

Sur-risque suicidaire juste après l’annonce

D’après les chercheurs suédois, le risque de suicide est multiplié par 12,6 la semaine qui suit l’annonce du diagnostic, des données venant même étayer un lien de causalité comme l’influence de la gravité de la tumeur sur l’importance de ce sur-risque. De même le risque de décès de causes cardiovasculaires est multiplié par 5,6 la semaine suivant l’annonce. En valeur absolue, cela représente un taux de 2,5/1000 personnes années pour le suicide et 116,8/1000 pour les maladies cardiovasculaires.

Cette étude souligne à quel point l’annonce d’un cancer, devenu depuis quelques temps une étape très protocolisée en France, est aussi un moment très sensible. La prise en compte d’autres facteurs de risques, tels que les antécédents psychiatriques, est donc essentielle.

Enquête de satisfaction en France

Et en France justement, qu’en est-il ? Début mai a été rendue publique en France une étude sur l'annonce du diagnostic de cancer et le ressenti des malades par l'Institut national du cancer (INCa), en collaboration avec la DGOS et la Ligue contre le cancer. Elle a été réalisée en 2011, auprès de 908 personnes prises en charge dans 53 établissements. Globalement, il ressort une « satisfaction importante » face au climat de confiance instauré par les soignants ainsi qu’un « ressenti favorable » de l’aide et du soutien apportés par ces soignants. Les personnes interrogées ont également exprimé leur satisfaction par rapport à l'information apportée sur la maladie et les traitements proposés, tant par le médecin que lors du temps d'accompagnement soignant.

Cependant cette étude souligne aussi la mise en place incomplète et très souvent variable d’un établissement à l’autre du dispositif d’annonce. Elle démontre aussi l’importance de la parole donnée aux personnes malades pour adapter au mieux les dispositifs d'accompagnement et de prise en charge.

Si les contours du rôle de l’IDE dans ce dispositif semblent assez clairs2, les retours d’expérience3 et autres enquêtes sont très importants si l’on veut améliorer les protocoles et surtout adapter au mieux les formations des IDE.

Émilie Gillet


Pour aller plus loin :

1 : Fang F et coll.: Suicide and cardiovascular death after a cancer diagnosis. N Engl J Med 2012; 366: 1310-8

2 : Document rédigé par le Réseau Régional de Cancérologie Rhône-Alpes sur le rôle de l’IDE dans le dispositif d’annonce

3 : Compte-rendu de l’activité du dispositif d’annonce à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest, par Sandré Bafourd, infirmière à l’hôpital de jour IOC Centre René Gauducheau

PARLEMENT EUROPEEN CRISE ET SANTE MENTALE

Surendettement et santé mentale : le coût humain de la crise Affaires économiques et monétaires / Santé publique − 25-06-2012 - sur www.europarl.europa.eu
La santé mentale peut être perturbée en temps de crise.

Plan sociaux, chômage, précarité mais aussi incertitudes liées à la crise économique ont un impact sur la santé mentale des Européens. Les troubles psychologiques et les suicides sont en augmentation, selon une récente étude. "Pas question donc de sacrifier la sécurité sociale sur l'autel de l'austérité", affirment les eurodéputés.

Le 19 juin, un atelier consacré à la "santé mentale en temps de crise" a été organisé au Parlement par la commission de l'environnement et de la santé publique. Elle a réuni experts et eurodéputés. Car il y a urgence. Selon une récente étude, une augmentation de 1 % du taux de chômage entraîne une hausse presque équivalente du nombre de suicides, de l'ordre de 0,8 %.

Pour Glenis Willmott, Britannique et membre du groupe Socialistes & démocrates (S&D), en période de crise, cette question de la santé mentale mérite une attention spéciale. Il rappelle qu'en Grèce, "les suicides ont augmenté de 40 % dans la première moitié de 2011". C'est pourquoi la "prévention doit jouer un rôle de premier plan dans le programme européen de santé 2014-2020".

David McDaid, un expert de la London School of Economics, le "surendettement multiplie les chances de développer une dépression, de l'anxiété et des troubles obsessionnels compulsifs". Pour éviter de telles situations, "les services sociaux doivent être soutenus par une stratégie d'investissements". Des solutions doivent être trouvées pour aider ceux et celles qui se retrouvent dans des situations d'endettement.

Un réseau efficace de services sociaux

Pour Jose Luis Ayuso-Mateos, professeur en psychiatrie de l'Université autonome de Madrid, "certains facteurs socio-économiques augmentent le risque de souffrir de troubles mentaux ainsi que le taux de suicide : les conditions économiques, l'absence de soutien social, la culture nationale". Selon lui, les expériences passées ont montré qu'en période de crise, "les Etats doté d'un système social solide ne voient pas leur taux de suicide augmenter".

Durant la réunion, Roberto Bertollini, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) auprès de l'UE, a quant à lui suggéré des mesures pour réduire les coûts humains de la crise économique : "des stratégies axées sur l'emploi et l'aide contre le surendettement, l'amélioration des services de santé et le renforcement de la solidarité familiale".

USA : facteurs de risques pensée suicidaire et anciens combattants

Les variations dans l'expérience de combat peut se traduire plus tard dans la pensée suicidaire chez les anciens combattants, selon Shira Maguen, Ph.D., du San Francisco VA Medical Center, et ses collègues. Dans leur rapport en ligne sur les anciens combattants de la guerre du Vietnam dans la revue "Depression and Anxiety" , les chercheurs ont constaté que les anciens combattants ayant vécu des expériences d'homicides dans la guerre étaient plus susceptibles de déclarer des idéations suicidaires. Ceux qui ont des expériences d'homicides qui ont également été diagnostiqués avec le syndrome de stress post-traumatique, la dépression ou les troubles de toxicomanie une avait probabilité encore plus élevée de vivre l'idéation suicidaire.
Comprendre les facteurs qui sous-tendent les tendances suicidaires pourraient aider à sauver des vies. Pour les deux dernières années, les forces armées américaines ont perdu plus de troupes par suicide que par combats. «Les expériences de meurtre ne sont pas systématiquement examinés lors de l'évaluation du risque de suicide», a écrit Maguen et ses collègues. "Nos résultats ont des implications importantes pour la réalisation d'évaluations de risque de suicide chez les vétérans de la guerre."
* étude en ligne en anglais " Killing in Combat May Be Independently Associatedwith Suicidal Ideation" - Shira Maguen, Ph.D. Thomas J. Metzler, M.A., Jeane Bosch, M.P.H. Charles R. Marmar, MD Sara J. Knight, Ph.D. Thomas C. Neylan, MD1, 2012


SOURCE : alert.psychiatricnews.org du 20 juin 2012 "More Killing Experience in War Means More Suicidal Thoughts"

Variations in combat experience may be reflected later in suicidal thinking among veterans, according to Shira Maguen, Ph.D., of the San Francisco VA Medical Center, and colleagues. In their online report on Vietnam War veterans in the journal Depression and Anxiety, the researchers found that veterans with more killing experiences in the war were twice as likely to report suicidal ideation than were veterans with little or no such experience. Those with greater killing experiences who were also diagnosed with posttraumatic stress disorder, depression, or substance use disorders had even higher likelihood of experiencing suicidal ideation.

Understanding the factors that underlie suicidality might help save lives. For the last two years, the U.S. Armed Forces have lost more troops to suicide than to combat. “Killing experiences are not routinely examined when assessing suicide risk,” wrote Maguen and colleagues. “Our findings have important implications for conducting suicide risk assessments in veterans of war.”

To read much more about suicidality among war veterans, see Psychiatric News here. To learn the latest clinical and research findings on treating posttraumatic stress disorder, see Clinical Manual for Management of PTSD from American Psychiatric Publishing.


info +++

Killing in Combat May Be Independently Associated with Suicidal Ideation  Shira Maguen, Ph.D.1, 2  Thomas J. Metzler, M.A.(1, 2)  Jeane Bosch, M.P.H.(1) Charles R. Marmar, MD(3) Sara J. Knight, Ph.D.(1, 2) Thomas C. Neylan, MD(1, 2)
1San Francisco VA Medical Center, San Francisco, CA
2University of California, San Francisco, San Francisco, CA
3New York University Langone Medical Center, New York, NY
Correspondence should be addressed to Shira Maguen, Ph.D., San Francisco VA Medical Center, PTSD Program (116-P), 4150 Clement St. Phone: (415) 221-4810 x 2511 Fax: (415) 379-5562, Email: Shira.Maguen@va.gov.

Keywords: Suicide; Killing; Depression; Stress Disorders, Post-Traumatic; War; Veterans

Abstract
Background: The United States military has lost more troops to suicide than to combat for the second year in a row and better understanding combat-related risk factors for suicide is critical. We examined the association of killing and suicide among war veterans after accounting for PTSD, depression, and substance use disorders.

Methods: We utilized a cross-sectional, retrospective, nationally representative sample of Vietnam veterans from the National Vietnam Veterans Readjustment Study (NVVRS). In order to perform a more in depth analysis, we utilized a sub-sample of these data, the NVVRS Clinical Interview Sample (CIS), which is representative of 1.3 million veterans who were eligible for the clinical interview by virtue of living in proximity to an interview site, located within 28 standard metropolitan regions throughout the United States.

Results: Veterans who had higher killing experiences had twice the odds of suicidal ideation, compared to those with lower or no killing experiences (OR = 1.99, 95% CI = 1.07-3.67), even after adjusting for demographic variables, PTSD, depression, substance use disorders, and adjusted combat exposure. PTSD (OR = 3.42, 95% CI = 1.09-10.73) depression (OR = 11.49, 95% CI = 2.12-62.38), and substance use disorders (OR = 3.98, 95% CI = 1.01-15.60) were each associated with higher odds of suicidal ideation. Endorsement of suicide attempts was most strongly associated with PTSD (OR = 5.52, 95% CI = 1.21-25.29).

Conclusions: Killing experiences are not routinely examined when assessing suicide risk. Our findings have important implications for conducting suicide risk assessments in veterans of war.
étude en ligne en anglais " Killing in Combat May Be Independently Associatedwith Suicidal Ideation" -

lundi 25 juin 2012

USA guide de prévention du suicide dans les ecoles secondaires

PREVENTING SUICIDE:  A Toolkit for High Schools - 2012
U.S. DEPARTMENT OF HEALTH AND HUMAN SERVICES Substance Abuse and Mental Health Services AdministrationCenter for Mental Health Serviceswww.samhsa.gov
 230 pages
Lien http://store.samhsa.gov/shin/content//SMA12-4669/SMA12-4669.pdf

PLAN

Introduction
Chapter 1: Getting Started
Getting Started Tools
Tool 1.A: Suicide Prevention: Facts for Schools
Tool 1.B: Chart of School Staff Responsibilities
Tool 1.C: Chart of Community Partners
Tool 1.D: Risk and Protective Factors and Warning
Signs Factsheets
Tool 1.E: Data on Youth Suicide
Tool 1.F: Suicide and Substance Abuse Information Sheet
Tool 1.G: Suicide and Bullying Information Sheet
Tool 1.H: The Implications of Culture on Suicide
Prevention Information Sheet
Tool 1.I: Checklist of Suicide Prevention Activities
Tool 1.J: Matrix of School-Based Suicide Prevention Programs
Tool 1.K: Suicide Prevention Registries Information Sheet
Chapter 2: Protocols for Helping Students at Risk of Suicide
Protocols for Helping Students at Risk of Suicide Tools
Tool 2.A: Questions for Mental Health Providers
Tool 2.B: Protocol for Helping a Student at Risk of Suicide
Tool 2.B.1: Suicide Risk Assessment Resources
Tool 2.B.2: Self-Injury and Suicide Risk Information Sheet
Tool 2.B.3 Guidelines for Notifying Parents
Tool 2.B.4: Parent Contact Acknowledgement Form
Tool 2.B.5: Guidelines for Student Referrals
Tool 2.B.6: Student Suicide Risk Documentation Form
Tool 2.C: Protocol for Responding to a Student Suicide Attempt
Tool 2.D: Guidelines for Facilitating a Student’s Return to School
Chapter 3: After a Suicide

After a Suicide Tools
Tool 3.A: Immediate Response Protocol
Tool 3.A.1: Sample Script for Office Staff
Tool 3.A.2: Sources of Postvention Consultation
Tool 3.A.3: Guidelines for Working with the Family
Tool 3.A.4: Guidelines for Notifying Staff
Tool 3.A.5: Sample Announcements
Tool 3.A.6: Sample Letter to Families
Tool 3.A.7: Talking Points for Students and Staff after a Suicide
Tool 3.A.8: Guidelines for Memorialization
Tool 3.A.9: Guidelines for Working with the Media
Tool 3.B: Long-Term Response Protocol
Tool 3.B.1: Guidelines for Anniversaries of a Death
Chapter 4: Staff Education and Training
Staff Education and Training Tools
Tool 4.A: Matrix of Staff Education and Training Programs
Chapter 5: Parent/Guardian Education and Outreach
Parent/Guardian Education and Outreach Tools
Tool 5.A: Parent/Guardian Education and Outreach Programs
Tool 5.B: Suicide Prevention and Schools: Facts for Parents
Chapter 6: Student Programs
Student Programs Tools
Tool 6.A: Types of Student Programs Information Sheet
Tool 6.B: Matrix of Student Programs
Chapter 7: Screening
Screening Tools
Tool 7.A: Matrix of Screening Programs
Tool 7.B: Ideas for Maximizing Parental Response Rate
Resources
Handouts.
Contributors

DOSSIER "Dépression" sur futura-sciences.com

Dépression : de la déprime au burn-out - 25/06/2012 Dossier spécial sur www.futura-sciences.com/ 

Sommaire
  1. Dépression : de la déprime au burn-out
  2. Les symptômes de la dépression et ses signes
  3. De la dépression légère à la dépression majeure
  4. Troubles de l'humeur : symptômes dépressifs, déprime et dépression saisonnière
  5. Burn-out et dysthymie
  6. Dépression postpartum et dépression masquée
  7. Les troubles bipolaires, ou psychose maniacodépressive
  8. Les causes psychologiques de la dépression : choc émotionnel, stress...
  9. Les causes biologiques de la dépression : dérèglement de sérotonine, dopamine...
  10. Les complications de la dépression : rechute, addictions
  11. Suicide et dépression
  12. Proches de dépressifs : un soutien à donner et à recevoir
  13. Dépression de l'adolescent, du nourrisson et de l'enfant
  14. Drogue, scarifications... les états dépressifs chez les adolescents
  15. Le traitement de la dépression
  16. Les suivis médicamenteux dans le traitement de la dépression
  17. Les psychothérapies contre la dépression : la psychothérapie analytique
  18. Les thérapies comportementales et cognitives
  19. Traitements alternatifs de la dépression : la luminothérapie
  20. Électrochocs et stimulation magnétique transcrânienne
  21. Dépression : l'hygiène de vie est la meilleure prévention
  22. Roland Jouvent : interview d'un spécialiste de la dépression

MAROC CASABLANCA « Suicide et changements sociaux au Maroc »

Le taux de suicidalité atteint 24% : Le suicide fait des ravages parmi les jeunes Casablancais
sur www.libe.ma/ - 23/06/2012

La situation est grave et ne cesse d'empirer. Au cours d'une conférence organisée en milieu de semaine à Casablanca par la Fondation de la Mosquée Hassan II, le Pr. Driss Moussaoui, président de l'Association mondiale de psychiatrie sociale, en a dressé un tableau assez sombre. « Le suicide est un phénomène qui a commencé à prendre de plus en plus d'ampleur au Maroc. La fréquence de suicide parmi les individus de plus de 15 ans est de 16%. »
Cette conférence sous le thème : « Suicide et changements sociaux au Maroc », a été l'occasion pour le Pr. Moussaoui de mettre en lumière ce phénomène étranger à la société marocaine. Chiffres à l'appui, il a indiqué que « le suicide est un phénomène qui touche tous les âges ou presque, les deux sexes et toutes les classes sociales ». A titre d'exemple, il a mis en exergue une réalité frappante, selon laquelle « le taux de suicide chez les adolescents casablancais dépasse les 24% ».
Le Pr. Moussaoui, qui occupe aussi le poste de directeur du Centre collaborateur de l'OMS en santé mentale et en neurosciences, le fameux 36, a expliqué l'étendue de ce phénomène par le changement identitaire profond et par le délitement des liens sociaux que connaît le Maroc actuel. Selon lui, «le suicide a toujours existé mais semble devenir de plus en plus fréquent du fait des changements sociaux au Maroc et dans le monde. C'est aussi un tabou qui continue à résister à toutes les données scientifiques dans le domaine». Dans ce sens, il a précisé que malgré l'absence de chiffres officiels, le nombre de suicides rapportés par la presse augmente d'année en année.
Par ailleurs, il a fait part des facteurs poussant au suicide, notamment les troubles mentaux de type dépression, les troubles paniques, la schizophrénie ou trouble bipolaire. A ce titre, il a souligné que 10% de schizophrènes ou de bipolaires meurent par suicide. Parmi les autres facteurs poussant au suicide, il a cité la distension du lien social et l'isolement, les crises par dépassement des capacités d'adaptation et ce qu'il a appelé « l'accélération du temps partout dans le monde, y compris au Maroc ».
Le Pr. Moussaoui a, par ailleurs, rappelé que l'Organisation mondiale de la santé estime que le nombre de décès par suicide dans le monde au cours des 30 dernières années est supérieur à celui des décès par le sida. A cet égard, il s'est exclamé : « Pourquoi tout le monde parle de sida et personne ou presque de suicide?» avant d'affirmer qu'il y a plus de morts par suicide dans le monde que d'homicides, de victimes de guerres et de décès par accidents de la circulation. En matière de thérapie, il a affirmé que « la prévention du suicide se doit d'être en même temps médicale, en particulier à travers le diagnostic et le traitement de la dépression, qui est le principal facteur de risque, mais aussi des mesures sociales pour rendre la vie dans les villes et dans les campagnes plus humaine et moins dure».
Mohamed Taleb

+ du congrès :

sur mediating-numerique.com/fmh2ma/
 Suicide et changements sociaux au Maroc, Dr. Driss Moussaoui
Le 20 juin 2012
 Professeur à la Faculté de Médecine de Casablanca, Président de l’Association Mondiale de Psychiatrie Sociale, Directeur du Centre Collaborateur avec l’OMS en Santé Mentale et en Neurosciences, Membre de l’Académie Nationale de Médecine (France)

Le suicide a toujours existé mais semble devenir de plus en plus fréquent du fait des changements sociaux au Maroc et dans le monde. C’est aussi un tabou qui continue à résister à toutes les données scientifiques dans le domaine.
L’Organisation Mondiale de la Santé estime le nombre de décès par suicide dans le monde durant les 30 dernières années comme étant supérieur à celui des décès par Sida. Tout le monde parle de Sida et personne ou presque de suicide. Il y a plus de morts par suicide dans le monde que d’homicides, de victimes de guerres et que de décès par accidents de la voie publique réunis.
Le premier livre sur le suicide a été écrit en 1897 par le père de la sociologie moderne, Emile Durkheim. Son hypothèse de travail était l’anomie (état d'une société caractérisée par une désintégration des normes qui règlent la conduite des hommes et assurent l'ordre social). Cela a à voir avec l’identité et avec les liens sociaux, et reste d’actualité, y compris au Maroc. Un travail fait à Casablanca sur « Pratique religieuse, lien social et tentative de suicide » dans les années 90 avait démontré ce lien.
Le Maroc actuel se caractérise par un changement identitaire profond et par le délitement des liens sociaux. Malgré l’absence (volontaire) de chiffres officiels, le nombre de suicides rapportés par la presse augmente d’année en année : jusqu’à 9 suicides différents ont été rapportés en une seule journée. Le suicide touche tous les âges ou presque, les deux sexes et toutes les classes sociales. Les chiffres dont nous disposons actuellement concernent la « suicidalité », qui va de la préférence de la mort à la vie jusqu’à la planification d’un acte suicidaire. Dans la population générale marocaine de plus de 15 ans, la fréquence de suicidalité est de 16% ; chez les adolescents casablancais, ce chiffre dépasse les 24%.
Par ailleurs, des suicides à leur tour ont provoqué des mouvements sociaux (Amina Filali au Maroc) et politiques (Mohamed Bouazizi en Tunisie) importants.
Le principal facteur de risque du suicide est un trouble mental de type dépression, trouble panique, schizophrénie ou trouble bipolaire. En effet, 10% de schizophrènes ou de bipolaires meurent par suicide. Les principaux facteurs sociaux de suicide sont la distension du lien social et l’isolement d’un côté, ainsi que les crises par dépassement des capacités d’adaptation d’autre part (théorie de l’échec social ?)L’accélération du temps partout dans le monde, y compris au Maroc, est peut-être un facteur social d’augmentation du risque de dépression et donc de suicide.
La prévention du suicide se doit donc d’être en même temps médicale, en particulier à travers le diagnostic et le traitement de la dépression, qui est le principal facteur de risque, mais aussi des mesures sociales pour rendre la vie dans les villes et dans les campagnes plus humaine, moins dure.

vendredi 22 juin 2012

Empêcher le suicide en réduisant l'accès aux méthodes les plus létales

Empêcher le suicide en réduisant l'accès aux méthodes les plus létales

(PARIS ©AFP / 22 juin 2012 11h55) - Pour empêcher le suicide qui fait chaque année quelques 900.000 morts dans le monde, une étude publiée vendredi par la revue britannique Lancet préconise de réduire l'accès à certaines des méthodes les plus létales.
Il s'agit des armes à feu, principalement utilisées aux Etats-Unis, et des pesticides (taux de mortalité de 75%) en Asie et en Amérique latine, précise l'étude dirigée par le Pr Paul Yip, du centre de recherche sur les suicides de l'université de Hong Kong.
Bien que certaines personnes puissent ensuite avoir recours à d'autres méthodes, la plupart ne le font pas ou lorsqu'elles le font, les moyens utilisés sont moins dangereux et associés à une mortalité inférieure, relève le Pr Yip.
L'empoisonnement, principalement par les pesticides, est à l'origine de la moitié des suicides enregistrés en Inde (un des pays qui a un taux de suicide parmi les plus élevés du monde avec 187.000 suicides en 2010), selon une autre étude sur l'Inde, publiée par Lancet dans un numéro spécial sur le suicide.
Les taux de suicide en Inde sont nettement plus importants dans les zones rurales et notamment chez les femmes, proportionnellement plus nombreuses à se donner la mort que leurs homologues occidentales, selon l'étude.
Car si le ratio des suicides hommes/femmes est de trois à un dans les pays développés, selon des estimations de l'OMS, il tombe à 1,5-1 en Inde et même à un-un en Chine, selon Michael R. Phillips et Hui G Cheng, du centre de recherche sur le suicide de l'Université Jiaotong de Shanghai.
Chez les adolescents et les jeunes de moins de 25 ans (164.000 suicides chaque année), qui font l'objet de deux études spécifiques, la prévention passe aussi par un accès plus restreint aux méthodes les plus couramment utilisées.
Le Dr Alexandra Pitman, de l'University College de Londres, mentionne le retrait en Ecosse en 2005 du co-proxamol, un médicament à base de paracétamol et de dextropropoxyphène (connu en France sous le nom Di-Antalvic, également retiré du marché), ainsi que des limitations des importations de pesticides au Sri Lanka qui avaient abouti à une diminution des suicides chez les jeunes gens. Elle relève toutefois qu'une méthode très utilisée en Grande-Bretagne comme la pendaison peut naturellement difficilement être contrée.
De nombreux pays ont mis en œuvre des programmes de prévention du suicide fondés sur la détermination de groupes ou d'individus à risques, mais le passage à l'acte reste extrêmement difficile à prévoir.
Ces programmes, relève Lancet dans un éditorial, sont largement inexistants dans les pays à faibles et à moyens revenus où se produisent 84% des suicides répertoriés dans le monde.
Parmi les mesures préconisées figurent, outre la limitation de l'accès aux méthodes les plus létales, une meilleure compréhension et une décriminalisation du suicide ainsi qu'une responsabilisation des médias visant à éviter le sensationnalisme lorsqu'ils parlent du phénomène.
(©AFP / 22 juin 2012 11h55)


info + :
-Références article cité : "Means restriction for suicide prevention" - Prof Paul SF Yip PhD a b, Prof Eric Caine MD c d, Saman Yousuf FCPS a, Shu-Sen Chang PhD b, Kevin Chien-Chang Wu PhD e f, Dr Ying-Yeh Chen ScD g h - The Lancet, Volume 379, Issue 9834, Pages 2393 - 2399, 23 June 2012
a Department of Social Work and Social Administration, University of Hong Kong, Hong Kong SAR, China
b Center for Suicide Research and Prevention, University of Hong Kong, Hong Kong SAR, China
c Center for the Study and Prevention of Suicide, Department of Psychiatry, University of Rochester, Rochester, NY, USA
d VA Center of Excellence for Suicide Prevention, Canandaigua, NY, USA
e Department of Social Medicine, National Taiwan University College of Medicine, Taipei, Taiwan
f Department of Psychiatry, National Taiwan University Hospital, Taipei, Taiwan
g Taipei City Psychiatric Centre, Taipei City Hospital, Taipei, Taiwan
h Institute of Public Health and Department of Public Health, National Yang-Ming University, Taipei, Taiwan


Correspondence to: Dr Ying-Yeh Chen, 309 Songde Road, XinYi District, Taipei City 110, Taiwan

Summary

Limitation of access to lethal methods used for suicide—so-called means restriction—is an important population strategy for suicide prevention. Many empirical studies have shown that such means restriction is effective. Although some individuals might seek other methods, many do not; when they do, the means chosen are less lethal and are associated with fewer deaths than when more dangerous ones are available. We examine how the spread of information about suicide methods through formal and informal media potentially affects the choices that people make when attempting to kill themselves. We also discuss the challenges associated with implementation of means restriction and whether numbers of deaths by suicide are reduced.

Suicide au travail : une étude dégage 4 profils à risque

 Suicide au travail : une étude dégage 4 profils à risque

Suicide au travail : une étude dégage 4 profils à risque

Par Nathalie Alonso sur cadremploi.fr

Depuis la série noire de suicides chez France Télécom, le mal-être au travail est devenu un sujet d’angoisse chez les dirigeants d’entreprises et les DRH qui se résument en 3 lettres : RPS, comme risques psycho-sociaux. Une étude, qui sera présentée le 21 juin lors de la 9e édition des rencontres Psycho, organisée par le cabinet Psya, leur donne des clés pour lutter contre le risque suicidaire en milieu professionnel.
Conduite par l'université de Rennes, cette enquête rappelle au préalable que le lieu du passage à l’acte, qu’il soit la maison ou le lieu de travail importe peu, d’autant plus que la loi (notamment l’article L.4121-1 du Code du travail) rend l’employeur « responsable de la santé physique et mentale du salarié ». « La responsabilité de l’entreprise doit toujours être prise en considération y compris sur le plan humain, confirme la psychologue Astrid Hirschelmann, maître de conférences à l'université de Rennes et responsable de l’étude. L’entreprise est donc un lieu de lien social, de soutien et de ressources pour les personnes en détresse, y compris dans leur vie privée."

Lieux et raisons du passage à l’acte

Les chercheurs de Rennes 2 ont ainsi dégagé quatre cas « cliniques » fréquemment rencontrés (et détectables) en la matière :
- L’appel au secours au travail pour détresse personnelle
- Le suicide dans un lieu privé avec jugement d’incompétence professionnelle
- Les propos suicidaires mêlant des problèmes d’ordre privé répétés en entretien avec la DRH
- Le suicide au travail après mise en cause pour harcèlement ou dépréciation
« L’idée était de s’intéresser au lieu et aux raisons du passage à l’acte », résume Astrid Hirschelmann. « On constate que les professionnels sont plutôt bien documentés sur les indicateurs de risques suicidaires mais, dans ce domaine, ce qui fonctionne encore le mieux pour repérer ces situations à temps, c’est le bon sens et l’intuition », fait valoir Astrid Hirschelmann.

Jusqu’où aller pour aider un salarié en difficulté

Or pour la psychologue, l’étude, qui a porté aussi bien sur des grandes que des petites entreprises du privé et du public, montre qu’ « il est très difficile pour les professionnels de faire la part des choses entre les facteurs privés ou professionnels d’un mal-être au travail ». Le croisement de ces univers apparemment bien séparés laisse les entreprises très souvent démunies sur la nature de la réponse à apporter. « Elles se demandent jusqu’où elles doivent aller pour aider les personnes », rapporte Mme. Hirschelmann. Or le fait qu’un salarié se suicide à la maison pour des raisons personnelles ne peut laisser l’entreprise neutre. »
Pour les chercheurs, les entreprises gagneraient à mettre en place une meilleure communication horizontale et verticale, pour désamorcer des risques de suicides ou au contraire pour repérer les tentatives de chantage au suicide. « Il faut promouvoir la communication entre le salarié et son manager tout comme entre le DRH et le médecin du travail », mais aussi « favoriser des entretiens individuels plus réguliers avec les salariés, instaurer une cellule de veille », ou encore parmi d’autres recommandations : « passer d’un management de contrôle à un management de soutien ».

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

MANIFESTATION SAINT DENIS 93 - 26 juin 2012

Invitation Midi-Santé « Santé des jeunes et décrochage scolaire » le mardi 26 juin 2012, à la Maison de la Santé  Publié le 21 juin 2012  sur www.maisondelasante.fr


Troubles des conduites alimentaires, troubles du sommeil, consommation de substances
psycho-actives, épisodes dépressifs, comportements suicidaires¹, prises de risque
inconsidérées,… : pour désigner les actes qui expriment le mal-être adolescent, on parle
désormais de souffrance psychique (notion introduite par le Haut comité de la santé publique
en 2000). Celle-ci touchait déjà 15% des 11-18 ans² en 2002.
Les situations de forte précarité, ruptures familiales, ruptures d’hébergement chez bon
nombre de familles dionysiennes constituent certainement un facteur supplémentaire de
risque de souffrance psychique des jeunes.
En quoi les problèmes de santé des adolescents peuvent être facteurs de décrochage scolaire ?

En quoi la spirale de l’échec scolaire induit chez certains jeunes un sentiment de
dévalorisation de soi, un mal-être, un isolement, une souffrance psychique, éléments favorisant eux-mêmes le décrochage scolaire ?
Comment se déroule la plupart du temps le processus de décrochage scolaire ? Peut-on définir
des profils de «décrocheurs » ?
Quelle est la place de l’infirmier scolaire dans la prévention du décrochage scolaire et la prise
en charge des décrocheurs ? Quelle est la place du médecin généraliste ?
Comme passer du décrochage au « décollage scolaire » grâce à la mise en réseaux des acteurs de santé (médecins généralistes, infirmiers scolaires, médecin scolaire, CMP enfant, Casado, point accueil jeunes …) avec tous les acteurs au contact des jeunes (Education Nationale, Ville, réussite éducative, associations…) ?

Voilà autant de questions qui pourront être abordées, au cours de cette rencontre Midi-Santé,
sous l’éclairage de :
– Patrick Vimont, infirmier scolaire au Lycée L’ENNA
– Frédéric Gagnet, chef de service secondaire et supérieur à la direction enseignement de la
Ville de Saint-Denis
– Fernando Manzoni et Marie-Ange Moreno, médiateurs prévention violence de l’Education
Nationale
– Sophie Stavroulakis, enseignante (Education Nationale) à CASADO

D’autres acteurs intervenant dans la prévention ou bien la prise en charge du décrochage
scolaire seront également présents : réussite éducative, Point accueil jeunes,…
Pour rappel, les midi-santés sont organisés chaque mois et permettent aux professionnels des
champs sanitaire et social de Saint-Denis de :
– mieux repérer les ressources locales en santé
– favoriser l’échange de pratiques professionnelles
– améliorer leurs connaissances en santé publique
– travailler en réseau.
Une collation vous sera offerte lors de cette rencontre.
Nous vous remercions de confirmer votre participation par téléphone (01 42 43 80 55), par
mail (maisondelasante@gmail.com) ou bien par fax (01 424 43 30 96) en indiquant vos nom, prénom, structure de rattachement, fonction, mail et téléphone.
Si vous avez des expériences à partager ou des questions en relation avec le sujet, n’hésitez pas à nous en faire part en amont de la rencontre.

Partenaires associés à l’organisation de cette rencontre :
CASADO,
Education Nationale,
Direction enseignement de la Ville,
Point accueil jeunes,
Projet de réussite éducative.

______________________________________________________________________
¹ La France est l’un des pays où les 15-24 ans se suicident le plus, avec environ 600 décès par an (40 000 tentatives de
suicide par an) selon le rapport « Adolescents en souffrance » de la Défenseure des enfants (2007)
² Xavier Pommereau, Rapport sur la santé des jeunes, 2002



Contacts :
Maison de la santé
Tél. : 01 42 43 80 55
Fax : 01 42 43 30 96
Mail : maisondelasante@gmail.com
Adresse : 47, rue Jean-Jaurès 93200 Saint-Denis

Ce que le médecin doit savoir sur la dépression

Ce que le médecin doit savoir sur la dépression, Torsten Berghändler dans PrimaryTeaching&Learning - PrimaryCare 2012;12: no 11, (3 pages), PrimaryCare - Journal suisse de médecine de premier recours
 "La prise en charge de base de médecine interne générale joue un rôle déterminant dans le diagnostic et le traitement de la dépression; le patient se rend rarement en premier lieu chez le psychiatre.

A TÉLÉCHARGER ICI

Plan
Importance épidémiologique de la dépression
Dépression masculine
Dépression et burn-out
Causes et diagnostics différentiels de la dépression
Traitement de la dépression
Psychopharmacothérapie antidépressive
Psychothérapie
Dépression et sport
Luminothérapie

Source info Actualités CISMeF

jeudi 21 juin 2012

SENAT PROPOSITION DE RÉSOLUTION création d'un observatoire des suicides et des conduites suicidaires en France


N° 542
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2011-2012
Enregistré à la Présidence du Sénat le 21 mai 2012
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
PRÉSENTÉE EN APPLICATION DE L'ARTICLE 34-1 DE LA CONSTITUTION,
tendant <à la création d'un observatoire des suicides et des conduites suicidaires en France>,
PRÉSENTÉE
Par Mmes Isabelle PASQUET, Annie DAVID, Laurence COHEN, MM. Guy FISCHER, Dominique WATRIN, Mmes Éliane ASSASSI, Marie-France BEAUFILS, MM. Michel BILLOUT, Éric BOCQUET, Mmes Nicole BORVO COHEN-SEAT, Cécile CUKIERMAN, Michelle DEMESSINE, Évelyne DIDIER, MM. Christian FAVIER, Thierry FOUCAUD, Mme Brigitte GONTHIER-MAURIN, MM. Robert HUE, Gérard LE CAM, Michel LE SCOUARNEC, Mme Mireille SCHURCH et M. Paul VERGÈS,
Sénateurs
EXPOSÉ DES MOTIFS
Document "pastillé" au format PDF (47 Koctets)
Mesdames, Messieurs,
On connait mal aujourd'hui les raisons qui conduisent les femmes et les hommes à décider de mettre fin à leur vie et de ce fait, la prévention est insuffisante ou inopérante. <« La question lancinante du suicide> est devenue incontournable dans le débat public. Elle touche les seniors, les jeunes, les familles mais aussi les entreprises, le monde agricole, les ministères, les services publics (police, pénitentiaire, hôpitaux...). Le pire serait de continuer à discuter de cette question dramatique sans que rien ne se fasse et qu'<au bout du compte un suicide> puisse devenir banal voire acceptable ». C'est sur la base de ce constat que des chercheurs, des professionnels de santé, des sociologues, des associatifs, des syndicats ont <lancé et soutenu un appel demandant la création d'un observatoire des suicides et des conduites suicidaires en France>. Une mobilisation qu'entendent soutenir les auteurs de cette proposition de résolution, persuadés que seule la création de cet observatoire permettrait <de mieux appréhender les phénomènes suicidaires pour mieux> les prévenir.
La création d'un tel observatoire, que le Conseil économique et social recommandait déjà en 1993 sous l'impulsion du professeur Michel Debout, n'a pas seulement <vocation à mesurer, quantifier le nombre de suicides en France>. Les données dont on dispose aujourd'hui permettent de considérer que chaque année 130 000 personnes tentent de se suicider et que malheureusement, 11 000 de ces tentatives aboutissent à la mort. La création de cet observatoire permettrait assurément un meilleur traitement statistique, quant à lui indispensable à une approche de santé publique et d'analyse sociale. Cette approche pourrait par exemple nous permettre de mieux comprendre pourquoi la France est <parmi les pays européens dont le taux de suicide> est le plus important. Celui-ci est par exemple deux fois plus élevé qu'en Espagne ou qu'en Grande Bretagne.
La vocation d'un observatoire - <des suicides et des conduites suicidaires en France> - doté de moyens financiers propres, devrait lui permettre, comme le préconise « l'Appel des 44 », « de mener des études épidémiologiques et cliniques ». Grâce à elles, les pouvoirs publics et les acteurs de la société civile pourraient enfin disposer d'éléments fiables et précis leur permettant de disposer <de connaissances précises « quant aux populations les plus exposées ou encore leurs caractéristiques, leurs lieux de vie et leurs conditions de travail (ou de chômage) et l'évolution dans le temps du taux de suicide » et aux incidences de certains événements ou de certaines évolutions de la société>.
L'indépendance de cet observatoire constitue un élément essentiel afin que ses travaux soient libres et que ses conclusions et recommandations ne puissent souffrir d'aucune suspicion.
<Le phénomène suicidaire, ses causes et les réponses préventives> qu'il conviendrait d'apporter interrogent nécessairement notre société et les pouvoirs publics. Christian Baudelot, Roger Establet et Saadi Lahlou écrivaient déjà <en 1987 que « l'expérience statistique accumulée depuis cent ans enseigne que le taux de suicide> est un indicateur social particulièrement sensible à la nature des relations que nouent entre eux les membres d'un groupe social ou d'une société ». <Ces mêmes auteurs, constatant l'évolution constante du nombre de suicides de 1950 jusqu'en 1982, la dernière année retenue pour leur étude (Données sociales de l'INSEE 1987 p. 456)> concluaient : <« La montée du suicide au cours des dix dernières années en France> renvoie donc à une dégradation ou un affaiblissement dans notre société des éléments de cohésion et d'intégration ». Ce constat ne peut qu'interroger celles et ceux qui ont <suivi le 7 février 2012 le discours de présentation du plan d'action contre le suicide, présenté par Mme Nora BERRA, alors secrétaire d'État chargée de la santé>, dans la mesure où elle n'a <prononcé ni les mots crise, précarité ou chômage, comme si le suicide> ne devait être appréhendé que sous le seul angle individuel.
Cela se vérifie dans le monde du travail. <Les suicides intervenus au sein des entreprises Orange ou La Poste en pleine réorganisation, ou encore dans l'Inspection du travail> - où la logique de qualité est progressivement remplacée par une exigence de productivité - démontrent combien ceux qui travaillent peuvent souffrir d'une désorganisation ou d'une forme de direction dès lors qu'elle a pour conséquence de broyer l'humain. Ou quand elle retire tout sens au travail, au point que celui-ci n'est plus vécu comme un élément de cohésion, de fraternité, de confort économique et social ou encore d'émancipation, mais comme un générateur de souffrances. Ainsi, selon François Beck - sociologue à l'INPES et auteur de l'enquête du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publiée le 13 décembre 2011 : « Si le fait d'avoir un emploi est <reconnu comme un facteur protecteur vis-à-vis du suicide, certaines situations professionnelles caractérisées par une exposition à des contraintes psychosociales (généralement désignées sous le terme de « stress »)> sont reconnues comme délétères pour la santé psychique, et pourraient constituer <un élément déclencheur dans la survenue de syndromes dépressifs et/ou des conduites suicidaires> ». Pourtant, <le suicide lié à des causes professionnelles demeure trop souvent réduit à une présupposée fragilité du salarié, sans doute afin d'éviter un questionnement de plus grande ampleur sur le travail> lui-même.
Il se vérifie <aussi pour les personnes en situation de dépendance ou de handicap où le suicide demeure trop souvent appréhendé comme une fatalité contre laquelle rien> ne peut être fait. C'est ainsi que sont éludées les questions fondamentales de la détresse psychique des personnes en situation de handicap, ou des conséquences néfastes de l'exclusion sociale dont elles sont victimes, du fait d'un urbanisme qui les assigne à résidence, d'un marché du travail qui les plonge dans la précarité économique, ou encore d'une approche encore trop stigmatisante, réduisant la personne en situation de handicap à ce dernier.
Il se vérifie encore auprès des jeunes, pour qui le suicide est, avec 16,6 % des causes de décès des 15-24 ans, la seconde cause de mortalité. Là encore, la tentation est grande de n'appréhender le passage à l'acte que sous l'aspect psychologique, émotionnel ou de ne rechercher ses motivations que dans le cercle familial. Cette approche est insuffisante et il faut rechercher dans la société toute entière les éléments qui conduisent à faire <penser à l'adolescent, voire à l'enfant, que le suicide> constitue la seule solution pour faire cesser une situation qui génère de la souffrance. À cet égard, le rapport du professeur Boris Cyrulnik - « Quand un enfant se donne la mort » - Édition Jacob - remis en septembre dernier à la ministre de la jeunesse et des sports est éloquent. En réaffirmant l'importance de recréer pour et autour de l'enfant, « un environnement sécurisant », il démontre combien la société a progressivement basculé d'une logique de bienveillance à une logique de suspicion. Au point que certains n'hésitent plus à considérer que plutôt que d'investir dans une politique préventive destinée au développement de l'enfant, il faudrait, dès trois ans, mesurer sa potentielle dangerosité.
Ce rapport et les conditions de sa réalisation sont exemplaires, au sens littéral, c'est-à-dire qu'ils doivent servir d'exemple.
Parce que <les causes du suicide> sont multifactorielles, il faut se doter d'un outil qui permette une approche tout aussi multifactorielle. Comme le rappelait le communiqué de presse du secrétariat d'État à la jeunesse et à la vie associative du 29 septembre 2011 rendu public à l'occasion de la remise du rapport précédemment cité : « Le travail réalisé repose sur une approche pluridisciplinaire mêlant neurobiologie, biochimie, psychologie, sociologie et autres disciplines qui doit nous permettre d'éviter le piège de la causalité unique et le risque de stigmatisation qui pourrait lui être associé ». Ce travail, il convient aujourd'hui de le poursuivre dans une même démarche, au sein d'un observatoire composé d'intervenants et d'experts d'horizons, de centres d'intérêts et de compétences, de natures et de fonctions divers. Cette pluralité d'acteurs, d'approches, travaillant en toute indépendance, est la garantie que l'observatoire qui pourrait être créé aurait pour mission, comme le présente Denis Garnier, « non pas de rechercher des coupables, mais d'identifier des causes pour trouver des réponses ». Car la finalité de « l'Appel des 44 », comme celle de la création d'un tel observatoire, est bien de sauver de vie, en favorisant la prévention et en permettant une meilleure interaction entre l'ensemble des acteurs chargés de la détection, de la prévention, et le cas échant, du soin.
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
ARTICLE UNIQUE
Le Sénat,
Vu l'article 34-1 de la Constitution,
Vu les articles 1 à 6 de loi organique n° 2009-403 du 15 avril 2009 relative à l'application des articles 34-1, 39 et 44 de la Constitution,
Vu le chapitre VIII bis du Règlement du Sénat,
<Considérant que le suicide> ne peut pas être considéré comme une fatalité et que tout doit être mis en oeuvre afin de les prévenir,
Souhaite <la création d'un observatoire des suicides et des conduites suicidaires en France.